Entre initiatives encourageantes et défis indéniables, l’autisme se profile comme une réalité incontournable de notre société. Plutôt que de le reléguer au silence, embrassons-le comme une richesse singulière. L’autisme n’est pas un tabou, c’est une teinte unique dans la palette humaine. Traversant des épreuves incommensurables, les parents d’enfants autistes font face à un défi quotidien, souvent méconnu et trop lourd à porter. L’autisme ne relève en aucun cas de la responsabilité des enfants, mais plutôt d’une réalité complexe à laquelle les familles sont confrontées. D’où l’importance des initiatives pour leur offrir un environnement propice où ils ne ressentent pas de manque, et où les enfants n’ont pas l’impression que c’est un crime d’être différents.
En effet, le commissariat régional de la femme et de la famille à Sidi Bouzid a organisé, en partenariat avec la direction régionale de la santé publique chargée du suivi de l’état de santé des enfants autistes, des visites sur le terrain à plusieurs établissements de la petite enfance dans la région, qui ont été effectuées par une équipe composée de spécialistes en neuropsychologie. Ces visites ont pour objectif essentiellement d’évaluer le niveau d’inclusion sociale de ces enfants et leur capacité à réaliser les taches les plus simples de la vie quotidienne outre l’évaluation de leurs aptitudes, a indiqué le ministère de la famille, de la femme, de l’enfance et des personnes âgées, selon un communiqué publié le 1er février 2024.
Cette équipe de travail a donné des conseils pratiques au cadre éducatif pour lui permettre d’assurer une meilleure prise en charge des enfants autistes dans les jardins d’enfants, outre l’évaluation des conditions d’accueil de ces enfants. A noter que ces visites s’inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre du programme d’inclusion des enfants atteints du spectre de l’autisme dans les institutions publiques de la petite enfance à travers tous les gouvernorats au cours de l’année scolaire 2023-2024.
Environ 94% des enfants autistes admis dans les établissements de la petite enfance
Rappelons que la ministre de la famille, de la femme, de l’enfance et des personnes âgées Amel Belhaj moussa a souligné le 25 décembre 2023, au cours d’une séance de travail consacrée à l’avancement d’exécution du programme d’inclusion des enfants atteints de troubles du spectre de l’autisme dans les établissements de la petite enfance, que 561 enfants ont bénéficié de ce programme sur un total de 598 dossiers présentés au cours de l’année 2023, contre 314 bénéficiaires en 2022, selon un communiqué rendu public par ministère.
Dans le même contexte, la ministre a appelé à la nécessité d’intensifier les efforts pour atteindre la capacité d’accueil prévue pour l’année 2024 qui est de 700 enfants, précisant que le nombre des bénéficiaires a englobé les différents gouvernorats.
« Le plus grand nombre de bénéficiaires de ce programme a été enregistré dans le gouvernorat de Kairouan (77 enfants), suivi des gouvernorats de Kasserine (45 enfants), de Sidi Bouzid (30 enfants) puis dans les gouvernorats de Zaghouan (29 enfants), Ben Arous (28 enfants), Kébili (27 enfants) et Bizerte (26 enfants) » a-t-elle noté.
Elle a relevé que la version électronique du guide de l’éducateur qui a été élaboré par le ministère de la famille en collaboration avec l’association tunisienne de psychologie de l’enfant et de l’adolescent destiné aux professionnels de l’enfance permettra de faire connaitre davantage le contenu de ce guide qui est le premier du genre, et contient des données explicatives et simplifiées sur l’autisme et ses symptômes.
Belhaj moussa a signalé que le programme d’inclusion des enfants atteints de troubles du spectre de l’autisme dans les établissements de la petite enfance consacre le rôle social de l’état et vise à renforcer le droit de ces enfants aux services et programmes de la petite enfance, lit-on sur le site de l’agence TAP.
Il est a mentionner que que l’état prend en charge le paiement des frais d’éducation préscolaire pour les enfants atteints du spectre de l’autisme et aide à leur inclusion en transférant des subventions aux institutions participant à ce programme moyennant la somme de 100d pour les frais de l’établissement d’enseignement et 100 d pour les frais de l’orthophoniste ou d’ergothérapeute selon les besoins de l’enfant.
Ghada DHAOUADI