Dans le tissu social tunisien, la sécurité sociale émerge comme un pilier essentiel, censé garantir la stabilité et le bien-être de chaque citoyen. Toutefois, derrière ce secteur, se cachent une myriade de défis qui concernent non seulement les institutions publiques mais touchent également la vie quotidienne de chaque Tunisien. Ce domaine crucial fait face à des enjeux multiples qui nécessitent une réflexion approfondie et des solutions innovantes.
Le président de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), Brahim Bouderba a souligné, lundi, la nécessité d’évaluer et de réformer le système de sécurité sociale en Tunisie afin qu’il continue de s’acquitter de sa mission en matière de financement de la couverture maladie et de versement des pensions de retraite. Présidant l’ouverture d’une journée d’étude organisée par l’ARP, sur la politique sociale en Tunisie, Bouderbala a affirmé « l’engagement à travailler en partenariat avec le gouvernement en vue de réviser la législation de la sécurité sociale ». Il a indiqué que l’organisation d’une journée d’étude sur la politique sociale en Tunisie dans le cadre des activités de l’Académie parlementaire constitue une occasion importante pour aborder les questions liées au financement du système de sécurité sociale et des services qu’il fournit.
Le directeur de la sécurité sociale a, à cette occasion, présenté l’ensemble des mesures prises par le ministère pour garantir la pérennisation de l’équilibre des institutions de sécurité sociale. Il a, d’autre part, souligné que la politique sociale en Tunisie repose sur des principes de base dont le plus important est l’élargissement de la couverture à l’ensemble de la population active, y compris les travailleurs du secteur parallèle. Il a ajouté que le ministère ambitionne de porter à 90% le taux de couverture sociale de la population active dans le secteur organisé contre 83,7% actuellement.
Des dettes plus de 9 mille millions de dinars aux caisses de sécurité sociale
Des institutions publiques et privées doivent plus de 9 mille millions de dinars aux caisses de sécurité sociale, a fait savoir lundi, Nader Ajabi, directeur général de la sécurité sociale. Dans le même contexte, le responsable a indiqué que le secteur privé doit 8200 millions de dinars aux caisses sociales dont 3500 millions de dinars considérés comme étant de lourdes dettes difficiles à payer. Parallèlement, les dettes des entreprises publiques auprès des caisses sociales s’élèvent à 1200 millions de dinars dont 420 millions de dinars reviennent à une seule entreprise active dans le domaine du transport au profit des établissements de la sécurité sociale, a ajouté la même source.
Ajabi a souligné la nécessité de trouver de nouveaux mécanismes pour assurer la survie des caisses sociales dont la situation exige aujourd’hui d’importantes réformes pour préserver les équilibres financiers. Dans ce contexte, il a signalé que le régime de sécurité sociale est fondé sur le partage des contributions entre les générations estimant que l’amélioration de l’espérance de vie à la naissance et la hausse du nombre de bénéficiaires de pensions de retraite a compliqué la situation financière des caisses sociales. Ajabi a indiqué que le régime de sécurité sociale en Tunisie est conforme aux normes internationales de l’organisation internationale du travail à l’exception de la pension de chômage.
Les dettes de trois sociétés publiques de transport ont atteint 600 MD
Les dettes de trois sociétés publiques de transport auprès des caisses de sécurité sociale ont atteint environ 600 millions de dinars (MD), a indiqué lundi le directeur général de la sécurité sociale, Nader Ajabi, lors d’une journée d’études organisée par l’Académie Parlementaire à l’ARP sur « la politique sociale de l’Etat ». « La société des transports de Tunis (TRANSTU), la Société Nationale des chemins de fer (SNCFT) et la Société Nationale de transport interurbain (SNTRI),ont des dettes moyennant 600 MD auprès des caisses sociales », a-t-il précisé. Il a rappelé que les dettes de la Société Nationale de cellulose et de papier Alfa (SNCPA) ont atteint 60 MD alors que celles de la Société des Industries Pharmaceutiques de Tunisie (Siphat) ont atteint 18 MD.
Le responsable a indiqué que les caisses de sécurité sociales procèderont au transfert direct des cotisations, en plus d’imposer des amendes de retard à des taux modifiés. Il a souligné que les caisses de sécurité sociale vont recourir à des procédures de recouvrement forcé et que les institutions qui ne remboursent pas leurs dettes auprès des caisses sociales seront passibles d’amendes de retard. Il a rappelé que le ministre des Affaires sociales, Malek Zahi, avait récemment annoncé une amnistie sociale dans le but de régler la situation des institutions économiques, ajoutant que l’amnistie ne sera pas renouvelable ni extensible, et intervient un an après le succès d’une amnistie sociale qui avait contribué à la mobilisation de ressources d’une valeur de 500 MD au cours de l’année dernière.
Ghada (avec TAP)