« C’est la santé qui est la vraie richesse et non pas les pièces d’or et d’argent », comme le soulignait Gandhi. Dans la course effrénée de nos vies, Mars Bleu émerge tel un rappel poignant de la fragilité de la santé, un mois dédié à la sensibilisation au cancer colorectal. Mars Bleu se dresse comme un appel à l’action, à la sensibilisation et à la solidarité. C’est un mois dédié à ceux qui se battent, à ceux qui ont survécu, et à la mémoire de ceux que nous avons perdus.
Au cours de l’année 2023, la Tunisie a enregistré 3788 nouveaux cas de cancer colorectal, selon les données statistiques les plus récentes fournies par la Direction des soins de santé de base relevant du ministère de la Santé. Ces chiffres ont été publiés dans un communiqué de presse ce vendredi sous le thème « Mois de Mars Bleu : Mobilisons-nous contre le cancer colorectal ».
3788 nouveaux cas en 2023
La direction des soins de santé de base a mis en garde dans ce communiqué, relayé par l’agence TAP, contre l’augmentation notable de l’incidence de cette maladie. Le cancer colorectal représente désormais une menace majeure en raison du taux élevé de décès qui en découle en cas de diagnostic et de traitement tardifs. Il occupe la quatrième place chez les hommes et la deuxième chez les femmes au niveau national en termes de prévalence, incitant à la prudence et à la prévention.
Dans ce contexte, il est recommandé d’adopter un mode de vie sain, de maintenir un poids normal, de pratiquer une activité physique régulière, d’avoir une alimentation équilibrée, d’éviter le tabagisme, de limiter la consommation de produits laitiers, de boire suffisamment d’eau et de privilégier la consommation de poisson, en particulier les variétés riches en oméga-3, au moins trois fois par semaine. Il est également suggéré de limiter la consommation de viandes rouges à moins de 500 grammes par semaine et d’éviter les viandes transformées, selon la même source. Et d’ajouter que le communiqué souligne l’importance de consommer des quantités importantes de légumes et de fruits frais riches en fibres, en plus de privilégier le pain complet et les céréales complètes telles que le riz et le boulgour. Il met en garde contre la consommation de fast-foods, de produits transformés tels que les biscuits et les gâteaux, ainsi que de boissons gazeuses et de jus en conserve, tous contenant des quantités importantes de matières grasses, de sucres et de conservateurs.
A noter que la stratégie nationale de dépistage du cancer colorectal cible les personnes âgées de 50 à 74 ans, les encourageant à effectuer un dépistage en testant la présence de sang dans les selles. En cas de résultats positifs, les patients sont orientés vers les spécialistes des maladies gastro-intestinales pour des examens plus approfondis. Et d’ajouter que la stratégie vise à réduire les décès dus au cancer colorectal en détectant et en traitant les cas à un stade précoce, en particulier le cancer rectal, qui présente des taux de guérison élevés lorsqu’il est diagnostiqué et traité précocement selon les meilleures pratiques médicales, selon l’agence TAP.
Le deuxième parmi les cancers en nombre de décès mondiaux
Le cancer du côlon se situe au deuxième rang des types de cancer provoquant le plus grand nombre de décès dans le monde. On estime en 2020 à plus de 1,9 million le nombre de nouveaux cas de cancer colorectal et à plus de 930 000 celui des décès. L’incidence et les taux de mortalité varient considérablement d’un pays à l’autre. L’incidence la plus forte est enregistrée en Europe, en Australie et en Nouvelle-Zélande et le taux de mortalité le plus élevé en Europe orientale. En 2040, la charge de morbidité due au cancer colorectal atteindra 3,2 millions de cas annuels et l’on comptera 1,6 million de décès par an – une augmentation de 63 % et de 73 % respectivement, lit-on sur le site de l’OMS.
L’incidence a diminué dans les pays à revenu élevé, en grande partie grâce à des programmes de dépistage efficaces. Le pronostic dépend du stade de la maladie au moment du diagnostic, le taux de survie étant plus élevé au stade précoce qu’au stade avancé. Un diagnostic précoce, un traitement approprié et un suivi régulier sont importants pour améliorer le taux de survie et la qualité de vie des patients, d’après la même source.
Les symptômes fréquents incluent notamment les suivants : modifications affectant le transit intestinal ; présence de sang dans les selles (saignement rectal), saignement rouge vif ou foncé et apparence goudronneuse ; crampes ou douleurs abdominales ou ballonnements persistants ; perte de poids inexpliquée, soudaine et non recherchée ; fatigue et manque d’énergie persistants même en cas de repos suffisant ; fatigue, manque de force et pâleur dues à une anémie ferriprive consécutive à un saignement chronique, lit-on encore sur le site de l’organisation.
Ghada DHAOUADI