Le 14 mars 2024, le conducteur du train reliant Tunis à Rades a été victime d’une violence physique extrême à la gare de Radès, dans la banlieue sud de Tunis, par un groupe de personnes qui ont délibérément entravé la fermeture automatique des portes. Lorsque le conducteur est intervenu pour tenter de fermer les portes et les dissuader de perturber le trajet, il a été agressé et violemment attaqué, subissant des blessures physiques qui ont nécessité son transfert à l’hôpital pour recevoir les soins nécessaires, a annonce la SNCFT dans un communique publie sur sa page officielle.
La société condamne cette agression brutale gratuite et ce comportement irresponsable. Elle souhaite un prompt rétablissement au conducteur du train et se réserve le droit de poursuivre les agresseurs et de prendre toutes les mesures légales à leur encontre. Et d’ajouter que la société appelle également tous ses clients à adopter un comportement civilisé et à respecter tous ses employés qui ne ménagent aucun effort pour assurer le bon fonctionnement de cette infrastructure publique, selon la même source.
Dans les rues animées de Tunisie, la violence se faufile à chaque coin de rue, prête à exploser à la moindre contrariété. Des simples malentendus lors des trajets en voiture aux querelles de voisinage dans les quartiers, elle s’immisce même dans les enceintes scolaires, brisant les murs de l’éducation. Mais son emprise ne s’arrête pas là. Elle envahit également les transports en commun, transformant les simples trajets en véritables épreuves. Les citoyens, déjà las de cette réalité, hésitent à s’aventurer jusqu’aux stations, redoutant ce « package » de désagréments que représente le transport public : harcèlement incessant, retards fréquents, infrastructure défaillante et parfois, un climat de violence pouvant virer au tragique. Certains se sentent si vulnérables qu’ils montent à bord en se cramponnant à leur sac, craignant à chaque instant d’être dépouillés. Une scène devenue tellement courante qu’elle en est devenue routinière. Les victimes de harcèlement baissent la tête, préférant le silence pour éviter que le moindre mot ne leur coûte cher. Ainsi, la violence ne se contente pas d’intriguer les citoyens lambda, elle frappe également les chauffeurs de bus, de métro et de train, plongeant certains dans un climat d’insécurité permanent.
Des actes de violence en boucle
Rappelons que la Société des Transports de Tunis (Transtu) avait fait état, le 11 octobre 2023, d’une hausse remarquable des actes de violence et de vandalisme ciblant sa flotte observée depuis la rentrée scolaire, selon un communique publie sur sa page officielle. Dans le même contexte, la TRANSTU a souligné qu’elle ne renoncera pas à son droit de poursuivre en justice les agresseurs conformément à l’article 304 du code pénal. Durant la dernière période, nombre d’actes d’agressions ont été enregistrés, a rappelé la Transtu, évoquant l’exemple du bus de la ligne 20 T ainsi des wagons des métros de la ligne 4 et 5.
Ces attaques ont entraîné la blessure de 4 passagers ainsi que la panique parmi les autres, ce qui a causé des pertes financières à la société, avec un coût de 62 000 dinars pour les équipements et les pièces de rechange endommagées, sans compter le coût de la main-d’œuvre et les pertes de revenus dues à l’arrêt des véhicules, selon la même source.
La TRANSTU avait expliqué, que la répétition des attaques ciblant sa flotte de véhicules et de bus au quotidien a aggravé sa crise, causant une baisse supplémentaire du taux de disponibilité et, par conséquent, une réduction quotidienne de la flotte en circulation. De plus, ces actes de vandalisme ont entraîné une augmentation du nombre de véhicules hors service en raison du manque de pièces de rechange, ce qui rend difficile la fourniture quotidienne d’autobus et de métros.
En plus des jets de pierres, de la destruction de vitres et du sabotage des systèmes de commande électronique des portes des véhicules du métro, la société a récemment enregistré un nouveau phénomène consistant en le vol de 4 portes de cabine de conduite en l’espace d’une semaine, un phénomène qui suscite l’étonnement, d’autant plus qu’il y a un grand nombre de passagers à bord.
La Société des transports de Tunis a rappelé que ces attaques continuent malgré les nombreuses déclarations qu’elle a faites sur ses canaux de communication officiels, dans les médias et lors de rencontres directes avec les clients pour expliquer les raisons directes et indirectes de la détérioration de ses services et les difficultés qui entravent la réalisation des investissements.
Ghada DHAOUADI