Le parquet près le Tribunal de première instance de Tunis a décidé dimanche de prolonger de 48 heures la garde à vue du journaliste et chroniqueur Mohamed Boughalleb, ce qui confère à l’affaire un caractère criminel, rapporte l’agence TAP citant l’avocat de la défense.
Selon la même source, le caractère criminel de l’affaire ouvre droit à la possibilité de traduire de journaliste selon les dispositions du décret-loi 54 du 13 septembre 2022 relatif à la lutte contre les infractions liées aux systèmes d’information et de communication.
Le ministère public avait décidé, vendredi 22 mars 2024, de placer en garde à vue le journaliste Mohamed Boughalleb pour une durée de 48 heures suite à une plainte déposée contre lui par une fonctionnaire du ministère des Affaires religieuses pour diffamation sur les réseaux sociaux.
En réaction à cette affaire, le président du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Zied Dabbar, a déclaré que l’application du décret-loi 54 pour juger les journalistes tunisiens est inacceptable surtout en présence des décrets 115 et 116 réglementant les infractions commises par voie de presse ou par tout autre moyen de de publication.
Le président du SNJT a, par ailleurs, souligné que les poursuites judiciaires dont fait l’objet les journalistes tunisiens visent à « porter atteinte à la liberté d’expression » et à faire « taire les voix critiques ».
Le SNJT a organisé dimanche un sit-in de solidarité devant le Tribunal de première instance pour soutenir le journaliste Mohamed Boughalleb et pour protester contre le décret-loi 54 et les « poursuites injustes » à l’encontre des journalistes. Ont pris part à ce mouvement de protestation des journalistes et quelques figures politiques et artistiques.