L’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) prévoit d’adresser officiellement des correspondances au ministère des Affaires sociales et à l’Union Tunisienne de l’Industrie, du commerce et de l’Artisanat (UTICA) pour demander le lancement d’un nouveau round de négociations sociales dans le secteur privé, a-t-on appris de sources proches de la centrale syndicale.
Le lancement de ces négociations a été déjà évoqué, le mardi 7 mai, par le secrétaire général adjoint de l’UGTT chargé du secteur du secteur privé, Taher Mezzi.
« Le pouvoir d’achat des salariés du secteur privé s’est nettement détérioré au cours des trois dernières années, durant lesquelles le taux d’inflation officielle s’est situé à entre 8% et 10%. D’où la nécessité de lancer un nouveau round de négociations sociales pour réduire l’impact de cette détérioration », a-t-il déclaré lors de la réunion de l’instance administrative de la fédération de la métallurgie et de l’électronique rattachée à l’organisation.
Et d’ajouter :
« Contrairement aux précédents rounds de négociations social dans le secteur privé qui se sont déroulées à l’échelle centrale et abouti à une majoration salariale identique pour tous les secteurs d’activité économique, il est préférable que le nouveau round soit marqué par des négociations au plan sectoriel pour prendre en considération les spécificités de chaque activité ».
Le nouveau round de négociations sociales dans le secteur privé devrait démarrer avec une réunion du comité central des négociations composé de cinq membres du Bureau exécutif de l’UGTT et d’autant de membres du Bureau exécutif de l’UTICA. Ce comité central devrait plancher sur les modifications à apporter à l’accord-cadre conclu entre les deux organisations, fixera les grandes lignes du nouveau round de dialogue social et un calendrier précis qui devrait être respecté par l’ensemble des parties concernées. Place ensuite à la constitution de commissions mixtes couvrant les 54 secteurs d’activités économiques régies par des conventions collectives.
De nouvelles conventions sectorielles couvrant des secteurs émergents
Les commissions sectorielles mixtes composées chacune de représentants des salariés et de des patrons discuteront, en premier lieu, de majorations salariales adaptées à la situation de chaque secteur d’activité.
L’UGTT s’attache d’autre part à ce que nouveau round de négociations sociales dans le secteur privé concerne le cadre législatif et réglementaire régissant le monde du travail et les relations professionnelles à la lumière des mutations enregistrées depuis la révolution du 14 janvier, dont les nouvelles dispositions de la Constitution du 25 juillet 2022, le Pacte social et les récents textes relatifs à l’abolition de la sous-traitance dans le secteur public et la lutte contre la précarité de l’emploi. Ainsi, les la convention cadre régissant le dialogue social et les 54 conventions collectives sectorielles devraient être révisées pour englober de nouvelles dispositions relatives, entre autres, au classement professionnel, au droit syndical, aux mesures disciplinaires, à la prise en considération de l’expérience professionnelle, aux délais de titularisation et à la durée des stages et des périodes d’essai.
Dans ce cadre, l’UGTT entend présenter au ministère des Affaires sociales, qui joue le rôle d’arbitre en matière de dialogue social dans le secteur privé, de nouveaux projets de conventions sectorielles couvrant plusieurs nouveaux secteurs d’activité émergents tels que les centres d’appels, l’audiovisuel, l’industrie pharmaceutique, l’aquaculture et la conservation des produits de la mer et l’agriculture.
Walid KHEFIFI