Les Palestiniens dans la patrie et la diaspora palestinienne à travers le monde ont commémoré, ce mercredi 15 mai, le 76ème anniversaire de la Nakba, sous le slogan : « Malgré le génocide, nous restons, et malgré les déplacements, nous reviendrons. » La commémoration de la Nakba survient cette année à un moment où les Palestiniens de la bande de Gaza sont témoins de conditions catastrophiques sans précédent dues au génocide israélien en cours pour le 222e jour consécutif, dans une situation qui rappelle les massacres sanglants commis par l’occupation qui ont entrainé un exode massif en 1948.
A Gaza, c’est l’horreur indescriptible partout, la boucherie israélienne continue avec les 35.000 morts officiels et 80.000 blessés largement dépassés. Aujourd’hui, des dizaines de milliers des Palestiniens de la bande de Gaza continuent d’être déplacés de force de la ville de Rafah, qui subit d’intenses bombardements de missiles et d’artillerie de la part de l’armée israélienne, qui menacent d’une attaque terrestre à grande échelle, coïncidant avec la 76e commémoration de la Nakba. Selon l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), près de 450 000 personnes ont été déplacées de force de Rafah depuis que le premier ordre d’évacuation a été émis le 6 de ce mois.
Marche nationale de retour
En Cisjordanie occupée, les gouvernorats de Ramallah, Naplouse, Tubas, Vallée du Jourdain, Hébron, Jéricho, entre autres, sont depuis hier le théâtre des activités pour commémorer la Nakba. De larges masses de Palestiniens ont participé à la Marche nationale du retour, qui a été lancée dans plusieurs villes cisjordaniennes, en commémoration du 76e anniversaire de la Nakba. Les participants ont scandé des slogans dénonçant et prônant l’arrêt des crimes israéliens continus contre le peuple palestinien à Gaza et en Cisjordanie. Ils ont également brandi des pancartes affirmant le droit au retour. Par ailleurs, les sirènes ont sonné pendant 76 secondes dans différentes villes palestiniennes, sur le nombre d’années de Nakba. Les Palestiniens de la patrie ont observé ainsi 76 secondes de silence pendant le coup de sifflet.
Le vice-président du mouvement Fatah, Mahmoud Al-Aloul, a déclaré dans un discours au nom des factions palestiniennes que cette commémoration était le résultat de massacres qui ont fait des milliers de victimes, déplacés de leurs villages, sur les ruines desquels l’État occupant raciste a été établi sur la terre de Palestine. Il a ajouté qu’une nouvelle Nakba est en train de se produire, peut-être beaucoup plus grave que la Nakba de 1948, qui était la guerre génocidaire contre notre peuple dans la bande de Gaza et les agressions des gangs coloniaux qui attaquent et expulsent les communautés palestiniennes dans diverses régions de Cisjordanie, dont Jérusalem. Il a évoqué les conditions dramatiques endurées par les Palestiniens incarcérés dans les geôles d’occupation israéliennes.
« La souffrance continue de millions de réfugiés en Palestine et dans la diaspora est directement causée par l’occupation sioniste. Leur droit légitime au retour dans leur maison (…) ne peut faire l’objet de compromis », a affirmé dans un communiqué le Hamas. En Cisjordanie occupée, un jeune Palestinien a été tué par l’armée israélienne en marge d’une marche commémorant la Nakba, selon le ministère de la Santé palestinien.
Marque indélébile dans la mémoire palestinienne
La Nakba, « catastrophe » en arabe, fait référence à l’expulsion et à la dépossession massive de centaines de milliers de Palestiniens en dehors de leurs terres dans la foulée de la création de l’Etat colonial d’Israël en 1948. Une date qui rappelle la tragédie palestinienne qui perdure depuis plus de sept décennies. La Nakba en Palestine décrit, en effet, un processus de nettoyage ethnique au cours duquel une nation indigène non armée a été détruite et sa population déplacée systématiquement pour être remplacée par des occupants juifs du monde entier. La Nakba a entraîné le déplacement de plus d’un million de Palestiniens sur les 1,4 million de Palestiniens qui vivaient dans la Palestine historique en 1948, dans 1 300 villages et villes.
En 1948, des centaines de milliers de Palestiniens ont été contraints de quitter leur foyer, souvent par la force, lors de combats qui ont suivi la « déclaration d’indépendance » (sic) d’Israël. Des villes et des villages entiers ont été détruits, et des familles entières se sont dispersées à travers la région et au-delà.
La Nakba a laissé une marque indélébile dans la mémoire palestinienne, qui continue d’en subir les conséquences jusqu’à ce jour. Des générations de réfugiés palestiniens vivent encore dans des camps, dans l’espoir de pouvoir retourner un jour dans leur pays d’origine, conformément au droit au retour reconnu par les Nations unies. Chaque année, l’anniversaire de la Nakba est marqué par des manifestations politiques et culturelles à travers le monde. C’est un moment pour les Palestiniens de se souvenir de leur histoire, de leur résilience et de leur détermination à poursuivre leur lutte pour obtenir justice et récupérer leurs droits nationaux.
(avec agences et médias)