Dans plusieurs coins de l’Amérique du Nord, et en particulier dans des universités, des rassemblements et des campements d’étudiants ont eu lieu en soutien à la cause palestinienne. Depuis plusieurs jours au Canada, des protestataires dont la nationalité diffère mais le principe qu’ils défendent les unit, se sont mobilisés dans les rues pour exprimer leur ras-le-bol et soutenir la cause palestinienne. Un communiqué publié le 16 mai 2024 par le ministère des Affaires mondiales du Canada a donné un souffle d’espoir à plusieurs pro-palestiniens. Ce communiqué porte sur les sanctions du Canada « contre les colons israéliens «
Mélanie Joly, ministre des Affaires étrangères, a annoncé, le 16 mai 2024, que le Canada impose de nouvelles sanctions en vertu de la Loi sur les mesures économiques spéciales. Ce sont les premières mesures de sanctions visant des colons israéliens extrémistes. Le Canada demeure préoccupé par la violence des colons extrémistes et examinera des mesures supplémentaires en réponse à la grave violation de la paix et de la sécurité internationales posée par leurs actions violentes et déstabilisatrices contre les civils palestiniens et leurs biens en Cisjordanie, lit-on dans le communique.
Les attaques des colons israéliens extrémistes, une source de tension et de conflit de longue date dans la région, se sont alarmantes intensifiées ces derniers mois. Cela a sapé les droits humains des Palestiniens, les perspectives d’une solution à deux États et posé des risques importants pour la sécurité régionale.
Les Nations Unies ont rapporté que depuis le 7 octobre 2023, il y a eu au moins 800 attaques de colons contre des Palestiniens. De nombreux civils palestiniens ont été verbalement ou physiquement agressés ou tués ; des biens privés ont été endommagés et des fermes détruites. Ces attaques ont entraîné le déplacement forcé de communautés palestiniennes et ont considérablement contribué à l’insécurité régionale croissante, selon la même source.
Les mesures prises aujourd’hui représentent une étape importante dans la réponse du Canada à cette violence persistante. Les personnes ci-dessous se sont livrées, directement ou indirectement, à des actes de violence à l’encontre de civiles et civils palestiniens et de leurs biens. Ces mesures imposeront une interdiction de transactions avec les personnes inscrites sur la liste et les rendront interdites de territoire au Canada au titre de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés, , lit-on encore dans le communique.
Les 4 personnes inscrites sur la liste sont les suivantes :
David Chai Chasdai
Yinon Levi
Zvi Bar Yosef
Moshe Sharvit
« La montée de la violence perpétrée par des colons israéliens extrémistes à l’encontre de la population palestinienne en Cisjordanie est profondément troublante et fait peser des risques importants sur la paix et la sécurité dans la région. Lors de mes récentes visites dans la région, j’ai entendu les témoignages de familles qui ont été forcées de quitter leurs maisons et leurs terres agricoles en raison de la violence et des menaces de colons extrémistes. En prenant ces mesures aujourd’hui, nous envoyons un message clair : les actes de violence de colons extrémistes sont inacceptables et leurs auteurs en subiront les conséquences. » a indique la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly.
Injonction de McGill contre les pro-palestiniens rejetée
D’un autre cote, un juge de la Cour supérieure du Québec a rejeté une demande d’injonction provisoire de l’Université McGill visant à expulser des militants pro-palestiniens installés sur sa pelouse à Montréal.Le juge Marc St-Pierre a déclaré dans sa décision rendue mercredi matin que l’université n’avait pas justifié le besoin urgent de démanteler le campement. McGill avait fait la demande d’injonction lundi. Dans la demande, les avocats de l’université soutenaient que le campement était dangereux, posant un risque d’escalade des tensions sur le campus et empêchant McGill d’organiser ses cérémonies de remise des diplômes à l’emplacement extérieur habituel, a rapporte CBC.
Mais St-Pierre a rejeté ces arguments. Il a déclaré qu’aucun incident grave ou violent ne s’était produit au campement depuis son installation le 27 avril, et même une confrontation avec des contre-manifestants s’était déroulée pacifiquement. Il a également noté que l’université avait déjà pris des dispositions pour déplacer ses cérémonies de remise des diplômes. La décision de St-Pierre a été un coup dur pour les dirigeants de l’université, qui ont tenté de faire retirer le campement. Les négociations entre l’université et les manifestants n’ont jusqu’à présent pas abouti. Les manifestants affirment qu’ils resteront en place jusqu’à ce que l’université se désinvestisse des entreprises ayant des liens avec Israël et coupe ses liens avec les institutions académiques israéliennes, selon la meme source.
St-Pierre a ouvert sa décision en déclarant que la demande d’injonction intervient au milieu d’une vague de campements pro-palestiniens sur les campus universitaires à travers l’Amérique du Nord, liée aux événements dans la bande de Gaza, où « des dizaines de milliers de Palestiniens sont morts, blessés ou déplacés par l’armée israélienne. » Peu après la publication de la décision, McGill a publié une déclaration disant qu’elle était « déçue par la décision d’aujourd’hui » et qu’elle l’analysait. L’université a noté que la juge de la Cour supérieure du Québec, Chantale Masse, avait déclaré que les manifestants « occupaient illégalement » la zone lorsque, le 1er mai, elle avait également rejeté une demande d’injonction visant à faire retirer le campement de la propriété. Cette demande avait été faite au nom de deux étudiants de McGill, et non de l’institution elle-même. « En raison des tensions croissantes et des préoccupations en matière de sécurité, de sûreté et de santé publique, et ayant épuisé tous les protocoles opérationnels disponibles, l’université a demandé une injonction provisoire, qui reconnaîtrait les droits de propriété de McGill et l’urgence de la situation, » a écrit l’université dans un communiqué envoyé par courriel mercredi, lit-on encore sur le site de CBC.
Ghada DHAOUADI