Les gardiens de parkings ont envahi toutes les artères, rues, coins de rues, morceaux de trottoirs, banques, cliniques, pâtisserie, tout commerce, tout ce qui bouge, même les lieux où personne ne se gare, car cela deviendra un jour un lieu exploitable.
Le paysage est infesté de gardiens de tous genres munis d’une petite sacoche en guise de caisse et un sifflet. Le harcèlement est à son comble, ce phénomène de gardiennage de voitures a pris de l’ampleur ces dernières années dans la capitale et dans les zones touristiques . Plusieurs mairies ont placé de panneaux dans les principaux parkings, sur lesquels sont affichés les prix du stationnement, qui ont été fixés dans le but de lutter contre certains dépassements constatés de la part de gardiens de voitures.
Désormais, les automobilistes devront s’acquitter d’une modique somme de trois dinars au cours de la journée. Mais certains gardiens se croyant intouchables et hors de portée de la loi, ont des années durant racketté les usagers des quatre roues à leur guise sans que personne ne lève le petit doigt. Les parkings sont assujettis à la volonté de ces réseaux. Si leur présence peut rassurer certains automobilistes, elle est devenue une source de préoccupations pour beaucoup d’autres.
Les critiques à leur égard ne cessent de croître. Nombreux sont les conducteurs qui dénoncent des tarifs imposés sans aucune logique, des demandes de paiement en avance ou encore un manque de professionnalisme flagrant. Mais ce n’est pas tout. Des attitudes agressives sont parfois rapportées par des automobilistes qui refusent de céder à leurs exigences. Cela indique qu’une intervention rapide pour réguler cette activité est impérative. Face à une demande de paiement jugée abusive, l’administration a vite réagi et a fait preuve souvent de fermeté requise pour s’opposer à ceux qui seraient tentés de passer outre la loi dans le cadre de la lutte contre cette tarification illicite.
Lutter contre tout dépassement
Altercations avec les citoyens, harcèlement quotidien, exercice illégal de la profession… La problématique des gardiens de voitures perdure depuis plusieurs années, en particulier dans les grandes villes. Ainsi dans le cadre des préparatifs à la saison estivale et l’application de la loi au niveau du Littoral de Gammarth, la police judiciaire de la Marsa a organisé une campagne sécuritaire qui a ciblé les parkings et leur personnel.
Cette opération a permis d’arrêter cinq gardiens qui ont augmenté les tarifs en donnant un ticket de cinq dinars au lieu d’un ticket de trois dinars. Pour les usagers, c’est une totale satisfaction. C’est une bonne nouvelle. Cette réglementation va nous permettre de payer un prix fixe à chaque fois, car dans certains quartiers de la ville, les gardiens nous obligent à payer le double pour un arrêt de quelques minutes », dénonce Brahim, automobiliste.
« Avec l’affichage des tarifs de parking, en toute clarté, on peut lutter contre tout dépassement et mettre fin à l’anarchie qui a souvent pu être constatée dans certains endroits. » précise Samia, cadre dans une banque. Ceci dit, il y a encore des parkings réglementés et gérés par les municipalités, notamment dans les quartiers administratifs et les locaux de travail. Le gardien récupère la somme de 3 dinars en donnant un ticket pour la journée pour « assurer » votre voiture contre les actes de délinquance ou le vol. C’est le prix à payer pour ne pas être surpris par la remorqueuse de la fourrière municipale.
Maîtres des lieux
En théorie, être gardien de voitures nécessite une licence délivrée par les autorités municipales. Ces gardiens doivent se conformer strictement à un tarif prédéterminé, qui s’élève, par exemple, à 3 dinars pour les deux roues. Ce tarif n’est pas influencé par le moment de la journée, imposant ainsi aux gardiens de s’y conformer, que cela soit en journée ou en soirée.
Il est vrai que certains parkings sont non gérées par la municipalité à cause de leur petit périmètre ou pour garder leur gratuité d’accès, ces aires sont confisquées par ces « hors-la-loi » qui continuent de semer le désordre. Ils dictent leur loi en toute impunité. Ils sont les «maîtres» du lieu. Très tôt le matin, ils commencent à «marquer» leur territoire. Ils installent leurs parasols, tables et chaises à l’entrée du parking. Gobelet de café dans une main, boisson énergétique dans l’autre, ils font le tour de leur parking en lançant des regards méchants à ceux qui ne se soumettent pas à leur loi et payer la somme exigée !
A chaque saison estivale on assiste au même scénario qui se répète : Des familles entières sont prises en otage par ces squatteurs des parkings. Lors des campagnes sécuritaires, des gardiens de parking illégaux sont souvent interpellés et donnent lieu parfois à des vagues d’arrestations. L’heure est à la régulation et à la mise en place de mesures concrètes pour que le stationnement ne soit plus source d’angoisse et de tension.
Kamel BOUAOUINA