Chaque année, des individus de tous horizons décident de mettre fin à leurs jours, laissant derrière eux des questions sans réponse et un chagrin insurmontable pour leurs proches. Comment comprendre ce geste ultime ? Pourquoi certains choisissent-ils de mettre fin à leur vie ? Le suicide est un sujet d’une extrême sensibilité qui nécessite une approche médiatique empreinte de rigueur et de respect. Face à ce phénomène complexe et bouleversant, il est impératif que nous abordions ce drame humain avec une profonde empathie et une rigueur médiatique exemplaire.
Le ministère de la santé a publié un guide pratique sur le traitement médiatique de la question du suicide dans lequel il a mis en garde contre les descriptions abusives et détaillées des cas de suicide et les moyens utilisés qu’elle qu’en soit la forme, les photos et données ou lettres de suicide, qui pourraient encourager aux idées et comportements suicidaires.
Un guide pratique
A noter que ce guide comprend des informations sur la manière de traiter le phénomène du suicide dans les médias populaires et met l’accent sur le respect de la déontologie liée au traitement médiatique, compte tenu du rôle des médias dans la sensibilisation et la prévention du suicide.
Dans le même contexte, le ministère de la santé a publié quelques extraits de ce guide qui comprend trois chapitres à savoir le cadre médical, psychologique et social, les législations aux plans national et international sur le droit à la santé et à la vie et les méthodes utilisées en vue de traiter les causes du suicide. Ce guide comprend également des informations mises à la disposition des journalistes pour faire la lumière sur les stratégies de prévention du suicide (l’écoute, le soutien psychologique) et les services de santé mentale. Le ministère a appelé à la nécessité d’organiser des rencontres avec les spécialistes en santé mentale et les psychologues pour prendre connaissance des méthodes de prévention du suicide et soutenir les personnes souffrant des troubles du comportement. Et d’ajouter que ce guide s’est également adressé aux familles pour les inciter à communiquer avec leurs enfants adolescents sans préjugés et être à l’écoute de leur préoccupations.
75 cas et tentatives de suicide recensés au cours des six premiers mois de 2024
18 % des 75 cas de suicide et tentatives de suicide recensés au cours des six premiers mois de l’année 2024, ont été signalés chez des enfants.
Selon le dernier rapport du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), les tentatives et les cas de suicide se répartissent entre 60 hommes et 13 femmes. 47% d’entre eux ont été signalés chez des jeunes, a rapporte l’agence TAP.
D’après la même source, le domicile est le principal cadre où les individus mettent fin à leur vie. Le gouvernorat de Kairouan occupe toujours la première place en termes de cas et de tentatives de suicide, avec environ 15 % des cas enregistrés au cours du premier semestre de cette année, suivi par les gouvernorats de Bizerte, Gabès et Kasserine.
S’agissant des indicateurs de violence, le rapport relève une augmentation des cas de violence à l’égard des femmes. Le meurtre et les tentatives de meurtre sont les types de violence les plus fréquents en juin dernier, et le gouvernorat de Ben Arous a enregistré le plus grand nombre de cas de violence.
Le rapport indique que les auteurs de violence sont majoritairement des hommes (55%), tandis que la violence mixte représente 20 % des cas et dans 25 % des cas, l’agresseur était une femme.
Le rapport mentionne qu’au début du mois de juin, une femme a été tuée dans le gouvernorat de Kairouan, et à la fin du mois, un mari a brûlé sa femme dans le gouvernorat de Gafsa. Le même jour, un autre homme a écrasé son ex-femme et sa mère avec une voiture.
Le mois de juin a également été marqué par des menaces de mort, des vols, des agressions sexuelles, des viols de femmes et d’enfants, ainsi que des agressions dans les espaces publics et privés, avec la rue comme principal lieu de violence.
Ghada DHAOUADI