Jazz et Flamenco devaient inévitablement se rencontrer. Les similitudes dans l’histoire des deux peuples, Noirs des Etats Unis et Gitans d’Espagne est trop similaire pour ne pas y voir un lien dans le rapprochement de leurs musiques. C’est dans ce cadre que le festival d’Hammamet nous a offert mercredi soir un concert où les rythmes sonores émanant d’un répertoire espagnol typique ont retenti pendant plus d’1h30.
Tomatito” de son vrai nom José Fernández Torres, a enchanté un public venu apprécier sa performance à Hammamet. Véritable démonstration de force pour cet espagnol, humble et sympathique, qui a émerveillé le grand public. En résumé, tout y est, la technique et l’inspiration. Si son jeu a de quoi tenir en haleine, c’est parce qu’il en explore tous les effets mélodiques mais surtout aussi rythmiques. Des techniques qu’il a appris à maîtriser au fil du temps. Des sonorités particulièrement variées émanant d’un répertoire espagnol typique, parfois nuancées qui ajoutent de la couleur à ses compositions.
Des morceaux divers tels que « Two much », « Algrias », « Rumba » ou encore « Levenda » ont séduit l’assistance. Époustouflants de virtuosité, les musiciens et les chanteurs qui l’accompagnaient ont fait montre de toute l’étendue de leurs talents respectifs, étalant leurs nouvelles créations à l’esprit flamenco et aux consonances jazz, sur des cadences composées, où les moindres intervalles harmoniques et rythmiques étaient exploités. Ils ont brillé de maîtrise et de technique, se donnant la réplique dans des appels-réponses ahurissants de complicité et de précision.Le public, applaudissant longtemps « cette belle fusion des genres », de l’avis d’une spectatrice, a savouré le spectacle dans l’allégresse et la volupté.
Kamel BOUAOUINA
Photos Berrazagua