Par Raouf KHALSI
Il est évident que la reconstruction de l’Etat n’est pas du goût de ces nombreux esprits malfaisants et qui se rabattent aujourd’hui sur des thématiques auxquelles ils ne croyaient pas eux-mêmes des temps de leur puissance.
Si l’Etat est aujourd’hui debout, c’est parce qu’il y’avait (et il ya toujours) une pressante demande d’Etat.
Sans doute, devrions-nous prendre en considération, et mettre en perspective l’actuelle gouvernance et les défis que relève et que relèvera encore l’Etat.
Naturellement ceux qui jugent l’Etat « oppresseur » sont dans une espèce de delirium tremens, reflet narcissique de leurs fantasmes.
Qu’ont-ils fait de l’Etat avant le coup salvateur du 25 juillet ? Ils n’auront fait que déchiqueter justement cet Etat, au point de se jouer impunément des institutions et d’asservir la gouvernance aux désidératas des castes au pouvoir.
Depuis Moncef Marzouki, jusqu’à Béji Caïd Essebsi, on ne peut dire que l’Etat s’en soit sorti anobli. Bien au contraire, on n’aura fait que le ballotter au gré des alliances (souvent contre-nature) et d’un équilibre précaire, mais qui jouait en faveur d’Ennahdha, maître horloger de l’époque.
Il aura manqué à l’Etat un certain sens de l’élévation transversale parce qu’il était clochardisé, piétiné et, par ailleurs, sans règles et sans structures.
Maintenant, c’est une autre perception de l’Etat qui se meut. D’abord, il ya absolument une demande, pressante même, d’Etat. Et on l’a vu lors de ses visites inopinées et de ses discussions avec les citoyens : le Président de la République a bien tâté le pouls de la sensibilité populaire au rapport de l’Etat. Parce que, de toutes les façons, l’Etat c’est aussi le roman de nos origines.
C’est que les Tunisiens se sentent sécurisés au regard de la référence à un Etat fort et ils le revendiquent.
Au demeurant, c’est aussi une question de paradigme.
Et au milieu de ces compilations, les Tunisiens se retrouvent et se reconnaissent dans l’Etat actuellement. Parce qu’en fait, le tout découle de l’ascèse, celle-là même qui transcende et qui forge un sens de la résilience, entre autres valeurs cardinales et socle sur lequel a été rebâti l’Etat.