La soirée s’est déroulée sous le signe de l’osmose musicale avec le pianiste Wajdi Chérif et Habib Samandi aux percussions qui ont présenté, lundi 29 juillet 2024, un concert de jazz à l’espace Jeelen où se mêlent des influences occidentales, orientales et tunisiennes. L’assistance a été emportée par cette musique audacieuse et créative qui a captivé les mélomanes.
Débordant d’énergie et de spontanéité, le jazz est bien plus qu’un genre musical, c’est une expérience de vie. C’est une conversation musicale, où chaque note, chaque accord, est une réponse directe à ce qui précède. Il offre une liberté sans bornes, permettant aux musiciens de s’exprimer pleinement et de laisser libre cours à leur créativité, plongeant le public dans les rythmes syncopés, des solos passionnants. Dévoiler la richesse et la diversité culturelle du jazz, un pari réussi pour ce concert, qui a été un moment de rêverie et de partage
L’empreinte de Habib Samandi est est indéniable. Il a joué avec les plus grands et inspiré des générations d’interprètes et de mélomanes. Accompagné du pianiste Mehdi Chérif, il nous a conquis par ses percussions et ses improvisations. Sa complicité avec Wajdi Chérif, leurs petits sourires et leurs échanges de regards ont offert au public une expérience musicale intéressante.
Samandi a présenté un répertoire d’une dizaine de chansons, mêlant sonorités jazz, rock, orientales et gnaoua sur une durée d’une heure trente. Il a repris ainsi de grands succès de jazz avec une touche tunisienne en chantant « O.G. Blues », «Caravan» de Duke Ellington, composée en 1936 et Con Alma du légendaire trompettiste Dizzy Gillespie.
Le duo a fusionné le jazz, la musique orientale et des éléments électroniques. Cette symbiose du piano et des percussions a contribué à créer une expérience plutôt envoûtante. Ils ont ajouté une touche particulière à la soirée en interprétant « Summertime » composé par George Gershwin et Dubose Hayward en 1933, un titre résolument positif, dans lequel les auteurs soulignent la joie de vivre de la communauté noire, jouant, chantant, et dansant malgré la misère. Ils on enchaîné avec l’aussi envoûtant qu’original « Felicidad ».
Samandi a voulu par ailleurs réactualiser la musique stambali en la faisant fusionner au jazz. Ce stambeli découle originellement de rites implantés en Tunisie par les populations d’Afrique subsaharienne. Night in Tunisia est une composition de Dizzy Gillespie datant de 1942, a séduit l’assistance. Mais avant de clôturer son spectacle, Habib Samandi a appelé l’assistance à monter sur la scène et s’en suit des percussions à chacun sa manière. C’est un pari gagnant pour le duo Samandi et Chérif, à travers l’immersion dans cette ambiance jazzy.
Kamel BOUAOUINA