Le 13 août 1956, le président Habib Bourguiba aux premiers balbutiements de sa présidence surprenait le monde arabo-musulman, notamment, par la proclamation du Code de statut personnel (CSP). Un code avant-gardiste stipulant l’égalité entre l’homme et la femme, abolissant la polygamie et la répudiation masculine unilatérale et intempestive, et accordant au sexe dit faible tous les droits dont se targuaient de bénéficier les Hommes. Il en fut descendu en flammes par les cheikhs du Moyen-Orient et leurs dirigeants mais il en passa outre.
Le président Kaïs Saïd honore l’ouvrière agricole
Le 13 Aout 2024, le Président Kaïs Saïd par un temps caniculaire avec un baromètre flirtant avec les cimes, effectue une visite surprise au Gouvernorat de Sidi Bouzid où il ne se contente pas de se réunir avec les cadres loco-régionaux au sein du siège confortable du gouvernorat. Il opta pour le contact direct avec le bon peuple travailleur aux régions les plus arides : Labayyedh, Jelma, Ouled Ahmed, Bir Hfay où il rendit visite à une dame âgée ayant sollicité son aide via les réseaux sociaux avant de clôturer ce harassant périple au domicile du martyr Zine Yousfi (tué par les terroristes le 17 août 2015). Il fut au courant de cette pénible randonnée aux écoutes des doléances des citoyens et surtout des ouvrières agricoles sollicitant son énergique intervention pour mettre un terme à leur calvaire quotidien où, à tout moment, leur vie est en danger de mort lors de leurs déplacements de leur domicile à leur lieu de travail dans des conditions le moins que l’on puisse dire inhumaines.
Une victime de plus
Le 13 Aout 2024, à quelques encablures de là, et plus exactement à Oued Ksab délégation de Oueslatia Gouvernorat de Kairouan, une camionnette de la mort se renversa au niveau da la route régionale 46; Bilan : une femme de52 ans passant de vie à trépas, 9 blessés dont deux jugés graves.
Un bétail scandaleusement exploité
Pour la petite histoire, rappelons pour la énième fois (nous avons déjà traité cette question à maintes reprises mais en vain) que ces vaillantes dames sont transportées dans des camionnettes sans la moindre norme de sécurité. Entassées debout (on prend le soin de mouiller abondamment la benne pour les empêcher de s’asseoir histoire d’en augmenter la capacité). Au moindre virage à angle réduit, au moindre freinage, bonjour les dégâts, rendez-vous avec la mort ni plus ni moins ! Le tout pour un salaire de dix malheureux dinars dont une partie atterrit dans la poche du transporteur le restant donné au mari le soir dans la plupart des cas pour couvrir ses dépenses quotidiennes cigarettes, café, etc.
Pour un contrôle plus sévère
Il serait opportun que les forces de sécurité soient plus vigilantes en pénalisant lourdement ces vecteurs de la mort. Seuls les véhicules respectant les normes de sécurité seront exemptés des poursuites. Pour les autres, aucune mansuétude, aucun sauf-conduit, aucun répit. Serait-ce trop demander ? Il y va tout simplement de la vie de nos mères, tantes, sœurs, nièces, cousines, filles…
Mohamed Sahbi RAMMAH