La menace virale pèse sur notre planète qui entre dans une ère de pandémies. Beaucoup de signaux l’indiquent. Bien sûr, on est arrivé dans une situation où on vit avec le virus du Covid. Mais l’émergence de la variole du singe, sortie de son réservoir africain, est très troublante. Plus globalement, les changements climatiques perturbent les conditions écologiques avec la déforestation ou les inondations et cela favorise les contacts entre les animaux et les humains.
La majorité des problèmes viennent des zoonoses (maladies infectieuses qui passent de l’animal à l’homme. Les animaux sont des réservoirs à virus et à bactéries. Ils sont porteurs sans être touchés. Mais quand l’homme entre en contact, il peut en souffrir par cette nouvelle maladie, la variole du singe. Cette pathologie (monkeypox, en anglais) est une maladie infectieuse et contagieuse causée par un virus du genre orthopoxvirus, famille dont fait partie la vaccine ou la variole humaine . Les explications du Dr Mahjoub Ouni, Professeur de virologie à la faculté de pharmacie de Monastir.
Le Temps.news : Depuis quand la variole du singe existe-t-elle ?
Mahjoub Ouni : Le virus de la variole du singe a été découvert et isolé au Danemark en 1958. Une longue enquête de surveillance a été menée par l’OMS en Europe et aux États-Unis, car la découverte de ce virus fait peser une menace vis-à-vis de l’éradication de la variole humaine et un risque de zoonose. Le premier cas humain a été découvert en 1970, au République démocratique du Congo. Il s’agissait d’un enfant d’un village de la région. Depuis, la variole du singe a causé plusieurs épidémies dans le monde. Le nombre de cas de variole du singe recensés à travers le monde s’élève à environ 17 mille depuis le début du mois de mai. que l’organisation Mondiale de la Santé (OMS) ait décrété la variole du singe une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI), la Tunisie demeure, pour le moment, à l’abri de la propagation de la maladie.
Est-ce que la Tunisie est touchée par cette maladie ?
L’organisation mondiale de la Santé (OMS) a décrété la variole du singe une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI). La Tunisie demeure, pour le moment, à l’abri de la propagation de la maladie. Aucun cas n’a été détecté . Il n’y a pas de raison de paniquer et que la maladie fait l’objet d’une surveillance renforcée aussi bien en Tunisie que dans le monde.
Comment la variole du singe se transmet-elle ?
La transmission d’une personne à l’autre est possible par contact physique direct non protégé avec la peau lésée ou les fluides biologiques : actes de soin, contacts intimes mais aussi avec un contact indirect (partage d’instruments de toilette, contact avec vêtements, literie) ou par transmission aéroportée (gouttelettes respiratoires) à courte distance, mais prolongée en face à face non protégée.
Une transmission par l’alimentation contaminée n’est pas exclue. Le virus peut aussi se transmettre sexuellement au contact des vêtements ou des fluides corporels d’une personne infectée. La transmission du virus de la variole du singe se faisant par contact étroit. La distanciation physique, le lavage des mains et le contrôle des frontières sont nécessaires pour réduire le risque d’infection.
Quels sont les symptômes de la maladie ?
La variole du singe produit des symptômes similaires à ceux de la variole, mais plus légers. Ses symptômes ressemblent souvent à ceux de la grippe et comprennent notamment la fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires, des douleurs dorsales, des frissons ,des courbatures, une grande fatigue et un gonflement prononcé des ganglions lymphatiques à certains endroits Il est essentiel de surveiller l’apparition des symptômes, car le virus mpox, contrairement au virus covidique, ne se transmet pas avant l’apparition des symptômes.
Existe-t-il un lien entre la variole du singe et le Covid-19 ?
Le coronavirus est un virus ARM alors que la variole du singe est un virus ADN. Aucune rassemblence entre les deux .
Peut-on traiter cette maladie ?
La plupart du temps, la variole du singe est une maladie auto-limitante dont les symptômes disparaissent d’eux-mêmes si on laisse les éruptions cutanées sécher ou si on les recouvre d’un pansement humide pour les protéger. Il n’existe actuellement aucun traitement de la variole du singe éprouvé et sûr ; toutefois, dans des cas graves, l’immunoglobuline anti vaccinale et des antiviraux peuvent être recommandés.
Le vaccin contre la variole protège-t-il de la maladie ?
La première génération de vaccin contre la variole, basée sur le virus de la vaccine, semble efficace jusqu’à 85 % pour prévenir la variole du singe. Ce vaccin confère un certain niveau de protection.
Propos recueillis par Kamel BOUAOUINA