Le discours récent du président Xi Jinping au Sommet de Beijing du Forum sur la Coopération sino-africaine a mis en lumière l’importance des liens culturels et civilisationnels entre la Chine et l’Afrique. Il a souligné la vision d’une coopération renforcée, s’inspirant de l’ancienne Route de la Soie, adaptée aux exigences contemporaines. Cette initiative vise à promouvoir une modernisation partagée et à construire une communauté d’avenir commune pour les deux régions. Le président Xi a également annoncé des partenariats stratégiques visant à approfondir les relations sino-africaines dans divers domaines, marquant ainsi une nouvelle ère de collaboration mutuellement bénéfique. Ces efforts reflètent un engagement envers le développement durable et la prospérité partagée, honorant ainsi l’esprit de solidarité et de respect mutuel qui a longtemps caractérisé le partenariat sino-africain. Nous publions c-contre des extraits de son discours
«La floraison au printemps donne des fruits en automne. Une bonne récolte récompense le travail assidu. En cette belle saison de récolte, je suis très heureux de retrouver les amis anciens et nouveaux à Beijing pour envisager ensemble l’amitié et la coopération entre la Chine et l’Afrique à l’ère nouvelle. Tout d’abord, au nom du gouvernement et du peuple chinois, je tiens à vous souhaiter une chaleureuse bienvenue.
L’amitié sino-africaine, en transcendant le temps et l’espace et en traversant les montagnes et les océans, s’est transmise de génération en génération. La création du Forum sur la Coopération sino-africaine (FOCAC) en 2000 a posé un jalon important dans l’histoire des relations sino-africaines. Durant les 24 ans passés, notamment à l’ère nouvelle, la Chine et ses frères et sœurs africains ont avancé main dans la main dans l’esprit de sincérité, de résultats effectifs, d’amitié et de bonne foi. Dans le monde d’aujourd’hui qui traverse des transformations inédites depuis un siècle, nous avons œuvré côte à côte pour défendre fermement les droits et intérêts légitimes de part et d’autre. Face à la grande vague de la mondialisation économique, nous avons renforcé nos capacités et développé une coopération fructueuse au bénéfice des milliards de Chinois et d’Africains. Devant les catastrophes naturelles et les épidémies, nous avons combattu dans la solidarité, écrivant des histoires émouvantes de l’amitié sino-africaine. Par la compréhension mutuelle et le soutien réciproque, nous avons donné l’exemple du nouveau type de relations internationales.
La Chine et l’Afrique représentent un tiers de la population mondiale. Sans la modernisation de la Chine et de l’Afrique, il n’y aura pas de modernisation mondiale. Dans les trois ans à venir, la Chine entend travailler avec l’Afrique pour développer dix Actions de partenariats sur la modernisation, approfondir la coopération sino-africaine et guider la modernisation du Sud global.
Premièrement, l’Action de partenariat pour l’inspiration mutuelle entre civilisations. La Chine bâtira avec l’Afrique une plateforme sino-africaine d’échanges d’expériences sur la gouvernance, un réseau Chine-Afrique de connaissances sur le développement et 25 centres d’études sur la Chine et l’Afrique. …
Deuxièmement, l’Action de partenariat pour la prospérité du commerce. La Chine élargira de sa propre initiative et de façon unilatérale l’ouverture de son marché. Elle a décidé d’accorder le traitement de tarif douanier zéro à 100% de catégories de produits exportés vers la Chine par les pays les moins avancés ayant avec elle des relations diplomatiques, dont 33 pays africains.
Troisièmement, l’Action de partenariat pour la coopération sur les chaînes industrielles. La Chine travaillera construira avec l’Afrique un centre de coopération sur les technologies numériques et réalisera sur le continent 20 projets de démonstration du développement numérique, afin d’embrasser ensemble la nouvelle vague de la révolution scientifique et technologique et de la transformation industrielle.
Quatrièmement, l’Action de partenariat pour l’interconnexion. La Chine mettra en œuvre 30 projets d’interconnexion des infrastructures en Afrique, travaillera avec ses partenaires africains à une coopération de qualité dans le cadre de l’Initiative « la Ceinture et la Route » et bâtira un réseau d’interconnexion terrestre et maritime Chine-Afrique pour le développement coordonné.
Cinquièmement, l’Action de partenariat sur la coopération pour le développement. La Chine entend publier avec la partie africaine la Déclaration conjointe sur l’approfondissement de la coopération dans le cadre de l’Initiative pour le développement mondial et réalisera en Afrique 1 000 projets de bien-être social Petits et Beaux. Elle apportera de nouveaux fonds à la Facilité du partenariat Chine-Groupe de la Banque mondiale (CWPF) pour contribuer au développement en Afrique. Elle soutiendra l’organisation sur le continent des Jeux Olympiques de la Jeunesse d’Été en 2026 et de la Coupe d’Afrique des Nations en 2027 et œuvrera pour que les fruits de développement bénéficient davantage aux peuples chinois et africains.
Sixièmement, l’Action de partenariat pour la santé. La Chine travaillera avec l’Afrique à créer une alliance des hôpitaux chinois et africains et des centres de médecine conjoints. Elle enverra en Afrique 2 000 professionnels médicaux, réalisera 20 projets d’infrastructures médicales et de lutte contre le paludisme, …
Septièmement, l’Action de partenariat pour le développement de l’agriculture au bénéfice de la population. La Chine fournira à l’Afrique des aides alimentaires d’urgence d’un milliard de yuans RMB, construira en Afrique des zones de démonstration agricole standardisées d’une superficie de 100 000 mu (environ 6 670 hectares), enverra 500 agronomes dans les pays africains, créera sur le continent une alliance Chine-Afrique pour l’innovation scientifique et technologique agricole et y réalisera 500 projets d’intérêt public.
Huitièmement, l’Action de partenariat pour les échanges humains et culturels. La Chine travaillera à créer un institut d’ingénierie et à mettre en place dix Ateliers Luban. Elle proposera 60 000 places de formation en faveur notamment des femmes et des jeunes africains. Elle mettra en œuvre ensemble avec l’Afrique le Programme sino-africain « Route de la Soie culturelle » et un programme de coopération sur l’innovation audiovisuelle. Les deux parties sont convenues d’organiser en 2026 l’Année sino-africaine des échanges humains et culturels.
Neuvièmement, l’Action de partenariat pour le développement vert. La Chine mettra en place 30 projets d’énergies propres et des plateformes sur l’alerte météorologique précoce en Afrique et développera avec l’Afrique une coopération sur la prévention, la réduction et la gestion des catastrophes naturelles ainsi que la conservation de la biodiversité.
Dixièmement, l’Action de partenariat pour la sécurité commune. Elle fournira à la partie africaine des aides militaires sans contrepartie d’un milliard de yuans RMB, formera pour l’Afrique 6 000 professionnels militaires et 1 000 agents de police et d’application de la loi et invitera 500 jeunes officiers africains à venir en visite en Chine.
Pour assurer la mise en œuvre des dix Actions de partenariat, le gouvernement chinois accordera à l’Afrique un soutien financier de 360 milliards de yuans RMB dans les trois ans à venir, y compris 210 milliards de yuans RMB de ligne de crédit, 80 milliards de yuans RMB d’aides sous différentes formes et au moins 70 milliards de yuans RMB d’investissements d’entreprises chinoises en Afrique. La Chine encouragera et soutiendra également l’émission par la partie africaine d’obligations Panda sur le marché chinois pour apporter un soutien énergique à la coopération pragmatique sino-africaine dans tous les domaines.
Un proverbe africain dit : « Un vrai ami est quelqu’un avec qui vous partagez le chemin. » Sur le chemin de la modernisation, nul ne doit être laissé pour compte. À nous de rassembler la force des plus de 2,8 milliards de Chinois et d’Africains, de poursuivre main dans la main notre marche vers la modernité et de contribuer, par la modernisation de la Chine et de l’Afrique, à la modernisation du Sud global.»
Mona BEN GAMRA