Par Slim BEN YOUSSEF
Afin de remédier à une grave et scandaleuse omission du comité norvégien en cette saison des Nobels, Le Temps décide, à l’unanimité et après délibération de son comité de rédaction, d’inventer de manière unilatérale un Nobel du génocide et de l’attribuer sans délai à la seule personne qui a été nominée ad hoc à cette triste et funeste récompense : le plus grand génocidaire du temps présent, le plus violent terroriste de la planète, l’homme le plus dangereux pour le futur de l’humanité, le premier ministre de l’entité sioniste, l’innommable Benjamin Netanyahu ; et ce, pour avoir dirigé le plus grand génocide de ce 21e siècle, l’un des plus horribles dans l’histoire de l’humanité ; pour avoir perpétré un nombre incalculable de massacres, de boucheries, de ravages et de destructions ; pour avoir tué un nombre incroyable d’enfants, de femmes et de civils désarmés ; pour avoir commis les pires crimes contre l’humanité à Gaza, dans l’ensemble de la Palestine occupée et au Liban, mais aussi en Syrie, au Yémen, en Irak et en Iran ; pour son rôle central dans le déclenchement de la pire catastrophe humaine qu’ont connu la Palestine et le Moyen-Orient depuis la Nakba de 1948 ; pour son inestimable contribution au perfectionnement des méthodes inhumaines de tuer des bâtiments et de détruire des êtres humains – ou est-ce l’inverse – ; pour son concours déterminant dans le développement des techniques les plus sophistiquées et les plus inimaginables de nettoyage ethnique, de destruction massive et d’anéantissement de toute vie humaine, et pour une infinités d’atrocités perpétrées par son entité génocidaire sous son odieux commandement.
Sans doute, les lauréats du Nobel de la paix de cette année, les survivants japonais d’un autre génocide commis dans une autre époque par un autre acteur génocidaire, à savoir les bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki par les États-Unis génocidaires d’Amérique, méritent-ils une telle reconnaissance.
« Gaza aujourd’hui, c’est comme au Japon il y a 80 ans », a martelé l’un d’eux en recevant le 11 octobre son Nobel.
Ces mots quasi-proverbiaux prononcés par Toshiyuki Mimaki – force est de nommer ce brave Japonais – sous-entendaient au moins deux vérités tout aussi proverbiales : d’un côté, le retard scandaleux pris par le « très honorable » comité norvégien afin de comprendre, 80 ans après la catastrophe, que les survivants d’Hiroshima et de Nagasaki étaient en effet « nobélisables » ; de l’autre, l’omission tout aussi scandaleuse faite par ce comité qui a fait fi, de manière éhontée, du génocide atroce toujours en cours depuis le 7 octobre 2023, lors de ses délibérations amenant à décerner ses soi-disant Nobels, notamment le plus médiatisé de tous, celui de la paix.
Votre Nobel, qui aurait dû revenir cette année au peuple héroïque de Gaza, je l’aurais bien mérité mais 80 ans plus tôt, pensait sans doute le brave Japonais.