Le phénomène d’exode des médecins risque de s’aggraver dans les prochaines années puisque les pays du Nord font de plus en plus appel à des compétences étrangères. Les jeunes médecins partent des pays du Sud vers ceux du Nord pratiquement pour les mêmes raisons, explique auprès du Temps News Imed Chouchane, professeur réanimateur et Vice-Doyen de la Faculté de médecine de Sousse.
D’abord, le problème des revenus qui sont très faibles par rapport à ce que proposent les pays du Nord, soit des salaires 5 fois plus bas comparés à ceux que reçoivent les médecins à l’étranger. En plus, les conditions de travail sont généralement meilleures. Il est vrai que le jeune médecin a besoin d’être bien entouré par des experts à l’hôpital.
Ce parrainage qui n’est pas souvent identifié va lui faire peur. Il ne va pas se sentir en sécurité dans la prise en charge des patients et sera livré à lui-même et là vient la responsabilité des facultés pour essayer de trouver des solutions opérationnelles pour bien aider et accompagner ces jeunes médecins pour qu’ils évoluent en toute sécurité. Il faut aussi que ces médecins soient intégrés dans un processus de motivation .
Il faut les aider dans leur projet à travers un système de parrainage sûr mais en leur offrant un bon environnement de travail permettant de faciliter leur installation. Il est recommandé d’élaborer en urgence une politique de motivation et de sensibilisation préventive et en amont auprès des étudiants en médecine dès leur admission.
Cette approche devrait être faite sous forme de débats avec des médecins installés. Cette stratégie va certes améliorer certes l’offre de soins, la qualité de formation ainsi que les conditions de travail et par conséquent participer à freiner l’exode des médecins mais aussi leur ouvrir de nouveaux horizons pour qu’ils ne quittent pas le pays.
Kamel BOUAOUINA