Le Président de la République, Kaïs Saïed, a présidé une session de travail au palais de Carthage, en présence de hauts responsables du gouvernement et des institutions agricoles, pour aborder les défis cruciaux du secteur agricole. Au centre des discussions, des mesures urgentes visant à garantir le bon déroulement de la saison de récolte des olives et à revitaliser un secteur agricole en proie à de nombreux défis structurels.
Kaïs Saïed a souligné l’importance stratégique de la récolte des olives, une pierre angulaire de l’économie agricole. En appelant à une stratégie claire et prospective, il a exhorté les institutions concernées à se préparer aux éventuels aléas climatiques, logistiques ou économiques. Le secteur de l’huile d’olive, qui représente une part significative des exportations agricoles de la Tunisie, a besoin de mécanismes solides pour soutenir les producteurs et protéger leurs intérêts. Ces mesures visent également à accroître la résilience du secteur agricole face à des défis tels que la variabilité climatique, les fluctuations des marchés internationaux et les problèmes d’infrastructure.
Réhabiliter les institutions agricoles historiques
Lors de cette réunion, le Président Saïed a insisté sur la nécessité de redonner à des institutions comme l’Office national de l’huile (ONH) et l’Office des céréales leur rôle historique. Créées dans les années 1960, ces entités avaient pour mission d’appuyer les agriculteurs en garantissant un accès équitable aux ressources et en gérant efficacement les productions nationales. L’Office national de l’huile, par exemple, disposait autrefois d’une capacité de stockage de 250 000 tonnes, mais celle-ci est aujourd’hui réduite à 80 000 tonnes. Cette diminution a limité la capacité de l’État à réguler les marchés, exposant les agriculteurs à une volatilité accrue des prix. De son côté, l’Office des céréales jouait un rôle central dans la fourniture de semences tunisiennes de qualité. Cependant, ce rôle a progressivement diminué, mettant en péril la sécurité alimentaire et la productivité agricole. Le Président a ainsi appelé à renforcer ces institutions pour répondre pleinement aux besoins des agriculteurs et relancer le secteur agricole.
Protéger les droits des agriculteurs
La protection des droits des agriculteurs était un autre point clé des discussions. Le Président Saïed a insisté sur la nécessité de garantir des conditions de production optimales, en fournissant notamment des semences de qualité et en améliorant l’accès aux ressources. Cela passe par une meilleure gestion des stocks et une collaboration accrue entre les différentes parties prenantes, y compris le secteur privé et les coopératives agricoles.
En outre, il a souligné l’importance d’un système équitable qui valorise les efforts des agriculteurs tout en protégeant leurs intérêts économiques. Cette approche nécessite des réformes institutionnelles et une meilleure coordination entre les structures publiques et privées.
Des solutions durables pour un secteur en mutation
L’une des priorités définies lors de cette réunion est l’élaboration de solutions durables pour assurer la résilience du secteur agricole. Cela inclut des initiatives pour moderniser les infrastructures, améliorer les techniques agricoles et intégrer des pratiques respectueuses de l’environnement.Le Président a également mis l’accent sur l’urgence de renforcer la capacité d’intervention des institutions agricoles. En investissant dans des solutions technologiques et en optimisant les ressources existantes, la Tunisie peut mieux répondre aux défis actuels tout en préparant l’avenir du secteur.
Un secteur clé pour l’économie nationale
L’agriculture est un pilier de l’économie tunisienne, employant une part importante de la population et contribuant significativement aux exportations du pays. Cependant, les défis persistants, tels que la gestion inefficace des ressources, la dépendance accrue aux importations et les effets du changement climatique, freinent son plein potentiel.
Les mesures urgentes annoncées par le Président Kaïs Saïed reflètent une prise de conscience de ces enjeux et une volonté de relancer le secteur agricole. En renforçant les institutions clés, en protégeant les droits des agriculteurs et en adoptant des stratégies durables, la Tunisie peut non seulement garantir le succès de la saison de récolte des olives, mais également poser les bases d’une agriculture plus résiliente et compétitive.
La réunion dirigée par le Président Kaïs Saïed marque un tournant dans la gestion du secteur agricole. Face à des défis complexes, les mesures urgentes et les réformes structurelles proposées visent à revitaliser un secteur crucial pour l’économie et la sécurité alimentaire du pays. Pour réussir, ces initiatives nécessitent une coordination efficace, des investissements stratégiques et un engagement collectif de la part des institutions publiques, des agriculteurs et des citoyens.
Leila SELMI