Le Vatican a annoncé lundi matin le décès du pape François à l’âge de 88 ans, survenu dans sa résidence au sein du Saint-Siège. Il s’était récemment exprimé à l’occasion du dimanche de Pâques, appelant à un cessez-le-feu à Gaza, quelques heures avant sa disparition.
Premier pape originaire des Amériques, élu en 2013, François a profondément marqué l’histoire de l’Église catholique par ses prises de position audacieuses, notamment sur les questions de justice sociale, de paix et de dialogue interreligieux.
Affaibli par une double pneumonie qui avait nécessité une hospitalisation en février, le souverain pontife était apparu dimanche au balcon de la basilique Saint-Pierre, tandis qu’un assistant lisait en son nom une bénédiction dénonçant la « situation humanitaire déplorable » à Gaza.
« J’exprime ma proximité avec les souffrances de tout le peuple israélien et du peuple palestinien », déclarait le pape. « J’appelle les parties belligérantes à un cessez-le-feu, à la libération des otages et à venir en aide à une population affamée qui aspire à un avenir de paix. »
Appel téléphonique quotidien à Gaza
Tout au long du génocide, François a exprimé de vives critiques à l’encontre de la guerre menée par Israël contre Gaza. En novembre, il avait suggéré que l’offensive israélienne pouvait « selon certains experts, avoir les caractéristiques d’un génocide », propos tenus dans son livre Hope Never Disappoints: Pilgrims Towards a Better World. Il y appelait à une évaluation rigoureuse par les juristes et les organisations internationales.
En décembre, ses prises de position avaient suscité la colère d’Israël. Le ministère des Affaires étrangères avait convoqué l’ambassadeur du Vatican, Mgr Adolfo Tito Yllana, pour protester contre les déclarations du pape, qui accusait l’armée israélienne d’actes de « cruauté » visant des écoles et des hôpitaux. « Des enfants ont été bombardés. C’est de la cruauté, pas une guerre », avait-il affirmé.
Durant les 18 mois du génocide, le pape François avait instauré un appel téléphonique quotidien à la seule paroisse catholique de Gaza, afin d’exprimer son soutien spirituel. Une habitude qu’il avait même reprise durant son hospitalisation en février, dès les premiers signes d’amélioration.