L’espace Hédi Turki « Art et Culture », abrite actuellement et jusqu’au 29 avril les travaux de huit artistes femmes dans une exposition collective intitulée « A fleurs de… pots ». Huit femmes, huit regards. Chacune a sa manière artistique de s’exprimer à travers les fleurs. Les cimaises de la galerie sont garnies d’une quarantaine de tableaux de différents formats et dont les techniques sont diverses. Si le thème est commun à toutes les artistes, i n’en est pas de même pour les matières utilisées par chacune des artistes.
Les artistes participantes sont Emna Berrehouma, Amal Alioua, Héla Msellati,Malek Essit, Teja Guiza, Selma Chérif Dziri, Dalenda Jomaâ et Houda Mufti. Tels des abeilles attirées par le pollen d’une fleur, ces artistes se sont laissé séduire par les multiples possibilités offertes par l’art botanique et par la beauté universelle de la fleur qui provient sans aucun doute de ses couleurs harmonieuses, de ses courbes douces et de ses formes naturelles, tantôt régulières, tantôt irrégulières, comme on en voit sur les différents travaux de nos artistes.
Sans doute, la flore a toujours été représentée dans l’art. Au fil des siècles, les artistes ont exploré le riche symbolisme des fleurs, se servant des significations changeantes des roses, des iris, des tulipes, des œillets, des coquelicots et beaucoup d’autres. Ainsi, leur importance dans le canon artistique occidental ne peut être sous-estimée. D’ailleurs, certaines des peintures les plus connues au monde représentent des fleurs, comme les Tournesols de Van Gogh ou les Nymphéas de Monet.
Dans cette exposition florale, on remarque ainsi une variété dans les styles (figuratif, semi-abstrait, nature morte, dessin, collage…), dans les techniques utilisées (l’huile, l’acrylique…) ou dans la palette chromatique (couleurs chaudes ou froides, gaies, claires, tendres et vives). Toutes les artistes se sont illustrées avec génie dans la peinture des fleurs, des fleurs patiemment, minutieusement peintes qui happent notre regard.
Vu le nombre assez important des participants, on ne saurait s’attarder sur toutes les œuvres exposées. On se bornerait donc à citer par leurs noms les différents artistes accompagnés de leurs travaux.
Emna Berrehouma nous propose huit tableaux en acrylique sur carton et au feutre sur papier sous verre, aux techniques mixtes. Amal Alioua est présente avec trois tableaux aux techniques mixtes sur toile. Les deux travaux de Héla Msellati intitulés « Arum I » et « Arum II » sont en pastel gras sur papier sous verre. Quant à Malek Essit, artiste syrienne, résidant à Tunis), elle nous propose cinq œuvres florales à base d’acrylique sur contre-plaqué. Teja Guiza expose ses deux tableaux à l’huile sur toile, intitulés respectivement « Blue Summer » et « Spring Flowers ». Selma Chérif Dziri participe à cette exposition avec six tableaux dont un diptyque, tous à l’huile sur toile. Dalenda Jomaâ présente trois peintures à huile intitulés « Tournesol I », Tournesol II » et « Tournesol III ». Les onze œuvres de Houda Mufti sont empreintes de simplicité et de naturel, quoique parfois elles nous incitent au rêve en associant les fleurs aux femmes, aux oiseaux et aux chats, des créatures aussi douces qu’agréables, tout comme les fleurs. Mais le visiteur, qu’il soit connaisseur ou néophyte, pourrait aisément en comprendre le message, ne serait-ce que par les titres affichés sur les différents tableaux.
Ces artistes nous prennent pour une évasion, un rêve, à travers leurs compositions florales. C’est par la douceur féminine qui est mise en exergue à travers tous leurs compositions florales et par les couleurs printanières qu’elles nous invitent au rêve et à l’invasion. Libre alors au visiteur d’interpréter le ou les sens d’une œuvre, au gré de sa vision. Passez donc voir à la galerie, vous ne serez que bien satisfaits, car il semblerait que les artistes aient beaucoup à vous dire avec leurs fleurs.
Hechmi KHALLADI