Des sépultures remontant à l’Antiquité ont été découvertes fortuitement à Sbiba, dans le gouvernorat de Kasserine, lors du lancement des travaux de construction d’un nouvel hôpital régional. L’Institut national du patrimoine (INP), alerté de la découverte, a rapidement dépêché une équipe de la Division de l’inventaire général et des études pour procéder à une fouille de sauvetage.
L’intervention a permis de mettre au jour un important ensemble de sépultures, désormais documentées sur les plans topographique, archéologique et photogrammétrique. Les vestiges et ossements exhumés ont été transférés aux dépôts régionaux de l’INP, en attendant leur analyse dans le cadre d’études historiques et anthropologiques.
Selon l’INP, les tombes se répartissent en deux ensembles distincts. Le premier est constitué de jarres utilisées pour l’inhumation d’enfants, une pratique funéraire typique des civilisations antiques — comme en témoigne la nécropole d’El Jem, découverte dans les années 1980. Le second ensemble regroupe des fosses contenant des ossements humains. Les premières observations laissent penser que ces sépultures datent de la fin de l’Antiquité.
Cette découverte est jugée capitale pour enrichir la connaissance de l’urbanisme de la ville antique de Sufes (Sbiba actuelle) durant l’Antiquité tardive. Elle vient s’ajouter à un riche patrimoine déjà identifié dans la région, incluant un fort byzantin, des thermes romains, une fontaine publique et plusieurs inscriptions en latin et en punique.
La mission de fouille est dirigée scientifiquement par Hamden Ben Romdhane, avec la participation de chercheurs et techniciens de l’INP à Kasserine, du laboratoire d’anthropologie du Musée de Carthage, et de l’Université de La Manouba.