Dans une ambiance mêlant rigueur académique et fascination patrimoniale, un colloque scientifique consacré à l’histoire et au patrimoine de Dar Chaâbane El Fehri s’est tenu les 3 et 4 mai à la bibliothèque municipale, à l’initiative de l’Association de sauvegarde de la médina (ASM).
Comme l’a souligné son président Yahia Abdelatif, l’événement visait à faire découvrir au public les facettes souvent méconnues de cette ville millénaire, à travers des témoignages d’historiens et des archives soigneusement sélectionnées. Plusieurs spécialistes y ont présenté des approches scientifiques retraçant l’évolution urbaine et sociale du site, tout en mettant en lumière les efforts de valorisation engagés pour préserver ce témoin architectural unique.
Les intervenants ont insisté sur l’importance d’intégrer ce patrimoine dans les circuits culturels et touristiques locaux, tout en appelant à la poursuite des recherches pour enrichir la documentation historique. Ce colloque s’inscrit dans une stratégie plus large, accompagnée d’une exposition de photographies rares et d’archives précieuses, destinée à sensibiliser le grand public à l’histoire locale.
Des universitaires venus de Manouba, la Zitouna, Carthage, Kairouan et Tunis ont pris part aux travaux, apportant chacun un éclairage sur le rôle central que peut jouer Dar Chaâbane El Fehri dans la construction de l’identité historique tunisienne.
Fondée en l’an 53 de l’hégire (VIIe siècle) par le chef militaire Chaâbane Mechmeche, la ville s’est développée autour d’une citadelle familiale. Au Xe siècle (334 de l’hégire), Ahmed Fehri El Ansari, originaire de Seguia el-Hamra au Maroc, s’installe à proximité et épouse une descendante de Mechmeche. Ses descendants établiront plus tard le mausolée de Sidi El Fehri, marquant ainsi une nouvelle étape dans l’histoire locale.
Kamel BOUAOUINA