La Société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG) a récemment annoncé une nouvelle mesure en faveur des agriculteurs, clients en basse tension. Il a été décidé de leur permettre de rééchelonner les montants impayés sur une période maximale de sept ans, une disposition entrée en vigueur le 19 mai 2025 et valable jusqu’au 1er septembre 2025.
Dans un communiqué officiel, la STEG a précisé que les agriculteurs souhaitant bénéficier de cette facilité doivent déposer une demande écrite auprès du district régional de la société dont ils relèvent. Cette mesure, visant à alléger la pression financière sur une catégorie particulièrement vulnérable, témoigne de la volonté de la société d’adapter ses services aux besoins spécifiques de ses clients.
« Ces clients sont environ 75 000, avec des dettes accumulées estimées à près de 150 millions de dinars », a indiqué Fathi Khalfaoui, directeur du service recouvrement de la STEG, sur les ondes de la Radio Nationale.
S’inscrivant dans un cadre plus large de réformes sociales et économiques initiées par la Présidence de la République, cette initiative s’adresse aux clients confrontés à des difficultés financières. Elle vise ainsi à élargir le champ des bénéficiaires des mesures exceptionnelles ordonnées par le Président de la République Kaïs Saïed, notamment en matière d’allègement des factures d’électricité et de gaz.
Cette orientation présidentielle a d’ailleurs été réaffirmée lors d’une rencontre tenue en février 2025 entre le Chef de l’État et Faïçal Trifa, président-directeur général de la STEG. À cette occasion, le Président de la République a souligné que « c’est une situation dont ne bénéficient ni la société, ni ceux à qui l’électricité a été coupée », appelant à des solutions concrètes pour sortir de cette impasse.
Dans cette dynamique, la STEG a lancé dès la fin février 2025 un premier dispositif de rééchelonnement des dettes, ciblant une autre tranche de ses abonnés. Selon un communiqué diffusé à cette période, il s’agissait de clients dont les dettes, enregistrées jusqu’au 19 février 2024, pouvaient être rééchelonnées en mensualités s’étendant jusqu’à sept ans, à compter du 24 février 2025.
Autres bénéficiaires
Ce programme concerne plus spécifiquement les clients dont la consommation mensuelle ne dépasse pas 400 kilowattheures, avec une puissance souscrite inférieure ou égale à 4 kilovoltampères. Pour cette catégorie, la procédure est automatique, les échéances étant calculées en fonction du montant de la dette.
Par ailleurs, les petites entreprises ayant cessé leurs activités en raison du poids des impayés peuvent également bénéficier de cette mesure, sous réserve du dépôt d’une demande formelle. Les groupements hydrauliques, qui rencontrent des difficultés à régler leurs factures de consommation, sont eux aussi concernés par cette possibilité de rééchelonnement, selon les précisions apportées par la STEG.
Dans ce contexte, Fathi Khalfaoui a souligné que, si la société avait déjà consenti des facilités de paiement par le passé, jamais cela n’avait été fait de manière aussi structurée et étendue. « Le lancement de cette initiative a concerné, dans un premier temps, plus de deux millions de clients en situation d’impayés, pour un montant total de dettes dépassant les 700 millions de dinars », a-t-il révélé.
Par ailleurs, le directeur du recouvrement de la STEG a précisé que l’endettement global de la société a atteint, à la fin du mois d’avril 2025, plus de 3 800 millions de dinars. « Ce montant se répartit entre 54 % de dettes dues par le secteur privé et 46 % par des institutions publiques, notamment les administrations, ministères et entreprises nationales », a-t-il expliqué.
Concernant plus généralement le rééchelonnement des dettes des citoyens, Fathi Khalfaoui a précisé que le montant principal de la dette est pris en compte et réparti sur 3, 5 ou jusqu’à 7 ans au maximum, selon le montant dû.
Par ailleurs, il a affirmé que la STEG, qui célèbre cette année ses 36 ans d’existence, n’a aucunement pour objectif de couper l’électricité à ses clients, dont le nombre avoisine 4,5 millions. Il a souligné que plus de 2,5 millions de ces clients ont déjà bénéficié de l’opération de rééchelonnement des dettes.
« La qualité des services offerts par la société dépend directement du niveau d’endettement. En d’autres termes, moins les dettes sont élevées, meilleure est la qualité des prestations fournies aux usagers. » a-t-il souligné.
Nouha MAINSI