Réuni mardi au palais de Carthage avec les ministres des Affaires sociales, Issam El Ahmar, et des Technologies de la communication, Sofiane Hmissi, le président de la République, Kaïs Saïed, a décidé que le projet de décret interdisant la sous-traitance inclura la dissolution de la Société des services de télécommunications. Ses employés seront affectés aux structures bénéficiaires selon leurs statuts, conformément aux dispositions de la dernière révision du Code du travail.
Le chef de l’État a réaffirmé sa volonté de rompre définitivement avec une pratique qu’il qualifie d’« esclavage déguisé », en la remplaçant par une légitimité fondée sur le respect de la dignité humaine. « Une fois intégré et libéré de l’injustice, le travailleur s’approprie son institution, donne davantage et change radicalement sa relation au travail », a-t-il déclaré.
Kaïs Saïed a également insisté sur l’obligation d’appliquer la loi une fois qu’elle est promulguée : toute tentative de contournement visant à priver les employés de leurs droits exposera ses auteurs à la responsabilité juridique. Il a souligné que cette réforme n’a pas pour but de désigner des coupables ou de victimiser, mais bien de mettre fin à une injustice systémique, au nom de l’équité et de la stabilité.
Pour le président, la justice sociale n’est pas seulement une exigence morale : elle est aussi une condition du développement économique. « Lorsque la justice s’installe et que la stabilité prévaut, la richesse s’accroît, et chacun peut en profiter. »