Alors que près d’un étudiant sur trois abandonne dès la première année d’université, l’orientation scolaire et universitaire n’a jamais été aussi cruciale. Héla Chebaane, conseillère en orientation, revient sur les déterminants d’un choix éclairé : entre score au baccalauréat, aspirations personnelles, pressions familiales et transformation rapide du marché de l’emploi, l’enjeu n’est pas de choisir vite, mais de choisir juste.
Le Temps.news : Quels sont les facteurs influant sur l’orientation universitaire des étudiantes et des étudiants ?
Héla Chebaane : L’orientation universitaire est un concours qui permet aux nouveaux bacheliers d’accéder aux universités publiques tunisiennes selon l’ordre du mérite. L’affectation d’un candidat dans une filière donnée est basée sur un score calculé sur la base des notes obtenues au baccalauréat. la capacité d’accueil dans chaque filière et l’ordre de priorité des choix. L’orientation vers les établissements publics en Tunisie est organisée en deux sessions : La session principale est ouverte à tous les nouveaux bacheliers Tunisiens. La session finale est ouverte aux candidats qui n’ont pas eu une affectation ou n’ont pas participé à la session principale.
Réussir son orientation universitaire dépend nécessairement du choix des filières et leur classement par priorité dans la fiche de choix sur le site de l’orientation. Le score demeure un facteur déterminant pour le choix de l’orientation mais il y a aussi le profil du bachelier, ses aspirations et ses ambitions .L’étudiant est aussi guidé dans ses choix par l’entourage qui pourra le conseiller et l’aider à mieux se connaître afin qu’il puisse faire un choix plus éclairé. Les attentes parentales peuvent par exemple s’avérer lourdes à porter pour le jeune lorsqu’elles ne correspondent pas à ses intérêts ou à ses aptitudes.
Le choix de l’étudiant peut paraître idéaliste et ne concorde pas toujours avec ce que les parents pensent ou aimeraient pour leurs enfants. Beaucoup de parents ont des rêves pour leurs enfants, dont celui de réussir dans des domaines prestigieux ou avec des salaires qui assurent leur avenir. Ces rêves ne tiennent pas toujours compte des réelles aspirations du jeune qui doit assumer finalement son choix et apprendre à faire ses choix pour lui-même et par lui-même, c’est ce qui garantira sa motivation et donc la réussite de ses projets.
Comment choisir une bonne filière ?
Les nouveaux bacheliers sont accompagnés par les conseillers en orientation et aussi des profs chargés de l’orientation dans l’élaboration de leur projet d’orientation .Cet accompagnement qui commence depuis la 1ere année secondaire et qui se poursuit après la réussite au baccalauréat Le conseiller d’orientation aide l’élève à se connaître et à trouver sa voie pour pouvoir mener un projet scolaire puis universitaire qui va avec ses attentes et ses compétences
Et le rôle des parents ?
Les parents ne doivent pas exercer une pression sur leurs enfants en leur imposant certains choix. La réussite ne réside pas dans le choix immédiat d’une orientation post-bac, mais plutôt dans le fait d’avoir une vision de long terme de son parcours scolaire. De nombreux étudiants ont changé de formation après 4 ou 5 ans d’études. Le rôle des parents consiste en l’accompagnement de leurs enfants et non pas à décider à leur place et doivent éviter les comparaisons inutiles avec leur entourage.
La maîtrise des langues est-elle nécessaire dans l’orientation ?
Le français et l’anglais ont une place importante dans le calcul de la formule générale « fg « qui est une composante du score totale d’où avoir un bon niveau en ces deux langues est un très bon bonus quelle que soit la filière
La technologie et la numérisation sont la locomotive qui tirera la croissance de l’emploi, dans le monde, au cours des quatre prochaines années. Faut-il préparer les étudiants aux nouveaux métiers ?
La technologie et la numérisation sont la locomotive qui tirera la croissance de l’emploi, dans le monde, au cours des quatre prochaines années. La révolution numérique poursuit son chemin, transformant sur son passage le monde de l’entreprise, les modes de travail… et les métiers. Les opportunités se nichent dans les métiers IT qui figurent en tête des fonctions qui continuent à être en tension dans les années à venir. Les métiers informatiques figurent parmi ceux qui connaîtront la plus forte croissance d’ici 2030, La déferlante de l’Intelligence artificielle illustre bien cette dynamique. Révolutionnaire, cette technologie commence à s’implanter au sein de nombreuses entreprises.
Dans une société en profonde transformation, de nouveaux métiers apparaissent pour répondre à des besoins inédits et à de nouvelles habitudes de consommation. Parmi les métiers les plus susceptibles de muter dans les cinq années à venir figurent ceux de l’informatique et du digital et là nos étudiants doivent se préparer à ces nouveaux métiers.
Interview par Kamel BOUAOUINA
