Le bac est le sésame qui permet l’accession à des études supérieures pour l’ensemble des nouveaux bacheliers. Même s’il s’agit d’un diplôme important dans la scolarité de chacun, ne pas obtenir son baccalauréat ne signifie pas fermeture des possibilités d’orientation. En effet, une porte se referme, mais plusieurs autres possibilités sont permises. En ce début juillet, les résultats du baccalauréat tombent partout en Tunisie. Certains décrochent leur diplôme et valident leur orientation et une fraction non négligeable sera recalée, parfois sans solution immédiate.
Redoublement, poursuite d’études, formation professionnelle, entrée dans la vie active… à chacun de trouver la solution correspondant à son projet personnel. « Passe ton Bac d’abord ! » Qui n’a pas déjà entendu cette phrase sortir de la bouche de ses parents ? Ce diplôme est certes important pour poursuivre ses études, mais c’est aussi possible de faire sans ! Il faut se remettre en question. Plein de stars ont percé dans leurs métiers sans pourtant n’avoir jamais eu le bac. À l’international, certains pays ont déjà supprimé cette épreuve jugée anxiogène, au profit de systèmes d’évaluation continue plus souples et plus équitables. En Tunisie, le baccalauréat demeure un passage obligatoire pour l’université. Mais ne pas avoir ce diplôme, ce n’est pas pour autant la fin du monde. Quel que soit le profil, les pistes ne manquent pas.
Première option : redoubler et repasser le bac
Contrairement aux idées reçues, rater le bac n’est pas synonyme de blocage total. Plusieurs solutions s’offrent aux jeunes recalés. La première, classique, est de repasser le bac l’année suivante. Refaire une année de terminale afin de repasser son bac reste souvent la meilleure solution après un échec. Si cela peut motiver l’élève, il faut savoir que 9 lycéens sur 10 accèdent au statut de bachelier après avoir redoublé. L’élève qui refait son bac connaît déjà le programme. Il a vu à quoi ça ressemblait. Il est mieux préparé tout en augmentant ses chances de l’obtenir. Ainsi, le meilleur passeport pour continuer ses études reste le bac. Mais le plus simple est de le tenter de nouveau. L’élève redoublant a plus de chances de le réussir à la seconde tentative. Redoubler peut être une bonne chose car il peut obtenir de bons résultats l’année suivante et accéder à un plus large choix d’études supérieures.
Certains élèves envisagent difficilement de retourner au lycée et se sentent capables de préparer l’examen en candidat individuel. Le redoublement est souvent vécu comme une sanction. Pourtant, bien accompagné, il peut devenir un levier de réussite. La clé réside dans le changement d’approche. Il ne s’agit pas de refaire la même chose en espérant un résultat différent, mais d’identifier les failles de l’année passée et les corriger. Il est important de faire le point avec l’équipe pédagogique pour comprendre ce qui a freiné la réussite : difficultés méthodologiques, manque de motivation, absentéisme, troubles de l’apprentissage non détectés… Un accompagnement personnalisé (soutien scolaire, coaching, bilan d’orientation) peut faire toute la différence. Un encadrement tout au long de l’année est souhaitable : cours de soutien, enseignement à distance. Grâce à l’alternance, il est possible d’étudier tout en travaillant. Un bon compromis pour ceux qui sont allergiques aux salles de classe. Cette solution a, en outre, l’avantage d’augmenter les chances d’insertion dans le marché du travail.
La reconversion, est-ce la solution ?
Aujourd’hui, un échec au bac ne signifie pas une incapacité à réussir sa vie. Il signifie souvent un parcours scolaire inadapté, une orientation subie et un manque de motivation lié à des méthodes pédagogiques trop académiques. Des jeunes peuvent briller dans un autre cadre, plus professionnalisant, plus concret. « Ce n’est pas grave, tu le repasseras. » Derrière cette phrase, souvent bien intentionnée, se cache une difficulté bien réelle pour les familles. Chaque année, des milliers de lycéens échouent au bac. Pour certains, c’est un coup dur, pour d’autres, un tournant. Comment les parents peuvent-ils accompagner leurs enfants dans ce moment délicat ? Quelles sont les alternatives possibles après un échec ? Et comment transformer cette expérience en opportunité d’apprentissage ? Le rôle des parents est donc central : rassurer, relativiser et redonner confiance. Le bac est important, mais ce n’est pas une fin en soi. Des milliers de parcours brillants ont commencé par un faux départ.
Avec l’évolution du monde du travail et les divers dispositifs mis en place pour faciliter l’insertion dans le marché de l’emploi, se reconvertir est désormais accessible, même sans ce diplôme. Avant d’envisager une reconversion lorsqu’on n’a pas le bac, il est indispensable de faire un bilan sur son parcours personnel et professionnel. Ce n’est pas parce qu’on n’a pas le bac qu’on manque de compétences et d’aptitudes ! Avec les différentes expériences accumulées depuis la fin du lycée, l’élève recalé pourrait prouver sa valeur dans le monde du travail. Il est préférable qu’un professionnel porte un autre regard sur sa formation, certainement plus objectif. En outre, cette personne aura des questions, des remarques pertinentes. Elle aidera l’élève à mettre au jour l’ensemble de ses connaissances.
Pour être accompagné, ce dispositif est plus que pertinent en vue d’une reconversion, notamment lorsqu’on n’a pas le bac, car il permet de faire un scan complet du parcours. Aujourd’hui, de nombreuses formations, reconnues par l’État, sont accessibles sans le bac. Tel est le cas du BP ou encore du BTS, ce qui ouvre le champ à de possibles reconversions tant il existe de formations en froid, en restauration, en digital, en hôtellerie, en bâtiment. En deux ans, on peut exercer un nouveau métier, certaines professions offrant d’intéressantes opportunités d’embauche. On peut aussi s’installer à son propre compte et créer sa propre entreprise, voilà une reconversion qui ne nécessite aucun diplôme et encore moins le bac. Pour s’engager dans cette voie, il faut surtout de la motivation, de la persévérance et bien sûr, un projet qui tienne la route.
L’échec au bac peut donner lieu à un sentiment d’échec global, une impression de ne pas avoir d’avenir. De nombreux parcours scolaires sont faits de détours. La priorité est d’ouvrir le champ des possibles. L’important est de montrer que, même sans le bac, des projets existent et sont accessibles. Il ne s’agit pas de réussir pour être heureux, mais d’être heureux pour réussir. Mettre du sens dans son parcours est souvent le meilleur moteur pour rebondir.
Kamel BOUAOUINA
