Le Festival international de Hammamet bat son plein et continue d’alterner, dans une alchimie féconde, musique et 4e art. Ce week-end, la metteuse en scène Leila Toubel a électrisé les spectateurs avec sa dernière création, Ad Vitam, pièce saisissante sur la fragilité de notre humanité.
Coproduite par le Théâtre National Tunisien et la compagnie Resist’Art, Ad Vitam est un voyage onirique et engagé dans un monde en perdition. Tout commence avec la disparition de Donia, une enfant, point de bascule d’un récit mêlant douleur, rêve et quête de sens. Le titre arabe Kima Lyoum (« comme aujourd’hui ») résonne comme une sentence douce-amère : celle d’une époque rongée par le chaos et les disparités, où l’homme s’interroge sur sa propre humanité.
La mise en scène, immersive et poétique, s’appuie sur une équipe talentueuse : la musique de Mehdi Trabelsi, la voix d’Abir Derbel, les performances d’Assala Najjar, Dina Weslati, Faten Chroudi, Khadija Mahjoub, Amenallah Toukabri, et de la jeune Maya Saidane. Chorégraphie (Ammar Ltifi), costumes (Marwa Mansouri), lumières (Sabri Atrous) et mapping (Mohamed Badr Ben Ali) viennent sublimer un univers visuel dense.
Plus qu’une pièce, Ad Vitam est une introspection collective. Elle interroge : méritons-nous encore cette humanité que nous piétinons ? En creux du désespoir affleure pourtant une note d’espérance, un appel à la résilience. Leila Toubel signe là un théâtre de la lucidité, entre abîmes et lumière.
(avec communiqué)
