Le public hammamettois a beaucoup apprécié hier soir “Le dialogue des cordes 2”, un concert chapeauté par Kamel Ferjani, est une expérience musicale inédite qui revisite des classiques du répertoire moyen-Oriental -maghrébin. Ce nouveau projet artistique défend la diversité culturelle comme un pont de richesse et d’humanisme, loin des divisions et des conflits. Le grand maestro Kamel Ferjani, croit à la « Musique du monde » et à l’universalité certes, mais tient à conserver les patrimoines et divers répertoires. L’objectif principal du projet « Le dialogue des Cordes » est de moderniser la musique arabe et de l’ouvrir sur le monde. De revisiter le patrimoine et de lui insuffler un nouveau souffle.
La soirée a été inaugurée par la projection d’un court-métrage documentaire dédié à l’hommage à l’artiste disparu Wanas Khalijane, l’une des figures emblématiques de la musique tunisienne, décédé le 22 juillet 2024 à l’âge de 65 ans.Le film a présenté des témoignages émouvants de plusieurs de ses collègues et élèves, qui ont partagé sa longue carrière, où Khalidjan était connu comme un musicien créatif, un arrangeur talentueux et un artiste avec une vision artistique unique. Khalijane a eu des contributions solides dans la scène culturelle tunisienne, collaborant avec des ensembles musicaux prestigieux tels que l’Orchestre symphonique tunisien et la Troupe de musique arabe. Le public a eu droit à un concert qui se propose de jeter des ponts entre l’Orient et l’Occident à travers la musique et de défendre l’idée selon laquelle la diversité culturelle devra être considérée comme « un vecteur de la richesse artistique et de l’humanisme plutôt qu’un prétexte de division et de conflit entre les peuples .
Le bal a été entamé par la chanteuse Rehab Al-Saghir avec une interprétation émotive de la chanson « Zahret Al-Mada’en » en solidarité avec la Palestine. Avec sa voix douce et mélodique, Elle a excellé en interprétant un ensemble de chansons, dont « Kebret Ya Oummi » et « Mahla Layali Chebilia ».Avec des mélodies élégantes, une voix fluide, Slim Damak a déambulé d’un style à l’autre , d’un succès à un autre .Sa voix sublime et son application ont subjugué le public. Rassurée par l’effet qu’elle produit sur l’assistance, Slim, de plus en plus à l’aise sur scène, donne libre cours à sa voix puissante en interprétant « Kamel Al Awsaf ». S’ensuivit alors un enchaînement de morceaux entremêlés de tonnerres d’applaudissements pour cet artiste dont « Ana Hwayt », en plus de sa nouvelle chanson « Ayamat’’
Bouthaina El Nabouli, en perpétuelle évolution, a osé de nouveaux styles qui confèrent à sa musique une fraîcheur exaltante. Elle a encore une fois prouvé que son récital n’est pas une simple succession de chansons mais ressemble à un exercice mémoriel qui remet en mouvement des pépites perdues. Valeur sûre de la scène tunisienne, la chanteuse Boutheina Nabouli a puisé dans le patrimoine tunisien en optant pour des titres comme « Mhayer Sika » ou « Ah Ouaddaouni ». Vers la fin, l’artiste lyrique Haythem Hadhiri · a ajouté une dimension dramatique à la soirée avec une performance lyrique de plusieurs chansons en arabe, dont « Layl Ya Rouhi » et « Kanna La Ta’arafna », une expérience qu’il a ensuite décrite comme le début d’un projet artistique visant à réinventer l’opéra dans la langue du public.
Ainsi, le « Dialogue des cordes » s’est avéré un concert de musique qui a su proposer au public une nouvelle expérience de l’écoute d’une musique reprenant des classiques de la musique du Moyen-Orient et du Maghreb dans une mouture orchestrale polyphonique sans perdre de vue ses fondements modaux et rythmiques ni ses subtilités de styles.
Kamel Bouaouina
