Musicien et artiste fortement attaché à la veine patrimoniale de la musique tunisienne, Mohamed Ali a revisité vendredi 25 juillet sur scène notre patrimoine musical et nos chants du terroir au festival d’Hammamet.Son spectacle coloré « 24 parfums » a réuni des jeunes artistes, musiciens et danseurs, qui ont revisité le patrimoine musical tunisien en introduisant une image moderne et de qualité, tout en suivant une approche chorégraphique et scénique.En connaissant toujours le même succès et toujours le même accueil chaleureux et enthousiaste, Mohamed Ali Kamoun a excellé avec ses 24 parfums .A 22h00 , la scène s’allume avec l’hymne national , les musiciens se mettent en place, puis le chœur et les chanteurs regagnent leur place.. Le spectacle grandiose, à la fois spirituel, sonore, visuel et festif, réunit plusieurs artistes entre musiciens, danseurs et chanteurs qui ont interprété, quasiment à la perfection, une relecture des traditions et pratiques rituelles et musicales, inspirées notamment du répertoire tunisien. La bal est ouvert avec Rayen Grichi, de Zaghouan, qui a puisé dans le patrimoine andalous et dans du son Malouf. Le public adhère vite . Wassim Oueslati fait montre de maîtrise et met en avant ses capacités vocales, en chantant Djerba et en excellant dans l’interprétation de « Kelia – Yurid ». Kerkennah a été aussi célébrée via la danse et la musique insulaire à travers les morceaux du duo Mohamed Ali Ouerda / Fathi Gharsallah et leurs chansons « Moul Chech » et « Haafla Fi Zrouga ».
Un des moments forts de la soirée a été l’interprétation de chant soufi par Monjia Sfaxi qui a plongé le public dans un moment de transe. Dotée de savoir-faire et de créativité, elle a donné libre cours à sa musicalité avec la complicité des musiciens Le public réagit,chante, danse, gesticule, frétille, crie, bref la joie est partout, elle se manifeste sur les visages et les sauts répétés et les cris d’encouragement. La Hadhra de Dar Chaabane changeait souvent de répertoire, se jouait des rythmes, refusait la monotonie. Elle s’amuse sur scène en chantant des œuvres bien connues de son répertoire. Mohamed Salah Aissaoui et Oussama Nabli ont chanté le Kef et sa splendeur, complétant ainsi une succession de tableaux musicaux, tous plus riches les uns que les autres. Dans un mélange de styles, l’arrangement musical a bien servi l’authenticité des rythmes et les mélodies aux modes du terroir. « Mahdi Adhane » et « Lina Aouali », munis d’un piano et dotés d’une remarquable présence scénique ont conquis le public . Les deux enfants artistes représentent l’importance de la transmission de cet héritage musical et ancestral.
Par sa musique, sa lumière, le son, la voix, ce spectacle « 24 parfums » parvient à conquérir son public passionné. Mohamed Ali Kamoun et son équipe sont parvenus à relever le défi amplement le temps d’une soirée en couleurs et en musique générateur de public, assoiffé de danse stambali et Boussadia et d’un immense patrimoine de musique tunisien. Une communion s’est installée entre la scène et les gradins. La fusion entre instruments orientaux et occidentaux offre des sonorités modernes un peu rock, un peu jazzy et un peu oriental . La danse est présente avec force. Des chorégraphies inspirées des transes, des danses bédouines ou de danse procurent des tonalités nouvelles et agréables. Et quand on a un bel espace en plein air comme le théâtre de Hammamet et qu’on y rajoute un public impliqué corps et âme dans l’acte artistique, on obtient une soirée magique.
Kamel BOUAOUINA
Photos Berrzagua





