Par Samia HARRAR
Tout comme Israël qui a longtemps institué le « black-out » comme règle et non comme exception, pour cacher ses crimes aux yeux du monde, le président américain se serait mieux arrangé avec l’idée d’un génocide, qui serait sans bruit et sans images ; feutré , afin que la « Hasbara » qui fonctionne à plein régime, depuis la création d’Israël du reste, puisse continuer -sagement- à nourrir un narratif, qui a toujours donné le beau rôle à l’entité sioniste, au détriment du peuple palestinien, spolié de ses terres, avec une colonisation qui n’a jamais cessé depuis 1948, à vouloir grignoter d’autres territoires. Toujours un peu plus, chaque jour un peu plus, avec l’assurance que, depuis des décades, le monde avait oublié la Palestine, et enterré la cause palestinienne dans la foulée. Il se trouve que ce n’est plus possible aujourd’hui. Il se trouve que la technologie a du bon, qui a permis au monde entier, petit à petit, et jusqu’à ce qu’il se prenne de plein fouet , l’atrocité de ce qui est en train de se passer à Gaza : c’est à dire une vaste opération d’épuration ethnique de toute une population, et nomme, non sans grande résistance pour certains, qui ne voulaient pas y croire, qui avaient du mal à y croire, le génocide en cours, de prendre la mesure de ce génocide, et de décider enfin, devant la mobilisation générale de tous les peuples libres, du Nord au Sud, d’Est en Ouest, qu’il fallait faire quelque chose pour que cela s’arrête, et d’abord, écarter cette chape de plomb qui couvrait les crimes d’Israël en en travestissant la vérité, pour les dénoncer et les condamner pour les plus courageux, en appelant sans plus d’ambages, à sanctionner l’entité sioniste, avec à sa tête, le génocidaire Netanyahou et son gouvernement de pires fascistes et terroristes de l’Histoire récente de l’humanité. Il se trouve que ça ne plaît pas du tout à Trump, cette internationalisation de la question palestinienne. Qui est, est-il besoin de le préciser encore, une internationalisation, on ne peut plus juste, on ne peut plus nécessaire, d’un génocide en cours. Il faut bien en convenir : Trump, le président américain, ne manque pas d’air, qui vent sanctionner aujourd’hui, l’Autorité palestinienne, parce que, en Cisjordanie aussi, la chape de plomb ne peut plus empêcher que les crimes des colons israéliens soient dénoncés. En temps réel, et avec la preuve irréfutable apportée à chaque fois, que la police et l’armée israélienne sont bien en train de couvrir les crimes des colons, qui se sentent, aujourd’hui plus que jamais, avec l’impunité qui est prônée comme règle, plus puissants que jamais. Et donc autorisés à verser le sang des Palestiniens, sans qu’ils soient inquiétés. Cela a encore hélas, été le cas lundi, après l’assassinat, de sang-froid, par un colon israélien, de Awdeh Hathalin, qui avait aidé à la réalisation de « No Other Land » 2024: le documentaire oscarisé. L’assassin, un extrémiste qui a pourtant été condamné à l’international pour d’autres exactions contre les Palestiniens dans les Territoires occupés, a été relâché. Il faut comprendre que si Trump éructe , et s’en prend à l’Autorité palestinienne, c’est qu’il a mal avalé la pilule de la promesse de la reconnaissance par la France, au mois de septembre prochain, d’un État palestinien. 14 États, dont le Royaume Uni, Malte, ou encore le Canada et le Portugal, ont déjà annoncés qu’ils emboîteraient le pas à la France, pour cette reconnaissance, quand bien même elle serait tardive, mais plus que jamais nécessaire, alors que les Palestiniens à Gaza sont désormais dans la survie , parce qu’il ne s’agit plus de vivre mais de tenir, sous le siège inhumain décidé par l’État d’Israël, proxydes États Unis d’Amérique, dans une région en proie à toutes les convoitises. Et ce sont les Palestiniens qui en ont toujours payé le prix le plus fort. Alors, tandis que le terrorisme des colons israéliens sévit en Cisjordanie, et que Gaza se meurt, Trump qui s’inquiète pour l’image d’Israël de par le monde, fulmine contre l’Autorité palestinienne, et appelle à des sanctions…
