Dans tous les gouvernorats et dans toutes les communes, la guerre contre les points noirs liés à l’environnement, à la propreté ou à la qualité des routes est de mise. Or, si la volonté y est, la manière laisse à désirer car elle demeure prisonnière de pratiques inutiles qui font des campagnes brèves et ponctuelles la seule option adoptée alors qu’un plan d’action plus efficace et plus pertinent est nécessaire même s’il exige plus de moyens.
En Tunisie, les «points noirs» routiers font référence à des sections de routes particulièrement dangereuses où se produisent de nombreux accidents. Ces zones sont souvent caractérisées par une forte concentration d’accidents sur une courte distance, causant des blessures ou des décès. Pour lutter contre ce phénomène, des mesures telles que l’installation de radars automatiques, l’amélioration de l’infrastructure routière et le renforcement des contrôles sont mises en place.
Et c’est à ce niveau que le gouvernorat de Tunis a réagi il y a deux jours. Ainsi, la Commission régionale de la propreté a recommandé de mettre en place un plan d’action visant à améliorer la situation environnementale à Tunis et à éradiquer les «points noirs».
Le plan d’action prévoit des interventions au niveau des routes publiques et des entrées des villes, qui seront effectuées en coordination avec les directions régionales d’aménagement, ainsi qu’avec les différentes structures publiques afférentes.
Les participants à la réunion, présidée par le gouverneur de Tunis, ont, dans le même contexte, souligné la nécessité de renforcer le contrôle et le suivi quotidien et de lutter contre les infractions liées à la propreté de l’environnement.
La commission a également convenu de la mise en œuvre des recommandations émises par les commissions techniques locales. Ces actions seront prises en charge par les municipalités concernées ainsi que par la direction régionale de l’équipement et de l’habitat, avec un appel à un meilleur niveau de coordination entre les délégués, en leur qualité de présidents de ces commissions locales.
La réunion a aussi souligné la nécessité d’impliquer les acteurs du secteur privé afin de soutenir les efforts de l’État en matière de sécurité routière. Une telle collaboration vise à améliorer l’efficacité des interventions et à réduire le nombre d’accidents de la route tout en renforçant les conditions de sécurité pour les usagers.
Les discussions ont porté sur plusieurs problématiques liées aux accidents de la circulation, en s’appuyant sur les rapports de l’Inspection générale de la sûreté nationale. Un rapport détaillé du mois de mai 2025 a également été présenté. Ce document, élaboré par les commissions locales après des visites de terrain dans plusieurs municipalités, telles que Tunis, La Goulette, La Marsa, Le Bardo et Sidi Hassine, s’appuie sur des données fournies par l’Observatoire national de la sécurité routière. Le rapport a mis en évidence la récurrence des accidents dans certaines zones présentant des défaillances en matière d’infrastructure routière. Parmi les problèmes relevés figurent la détérioration des panneaux de signalisation, le dysfonctionnement des feux tricolores, l’occupation anarchique des trottoirs, ainsi que l’installation désordonnée des ralentisseurs.
Ce que le gouvernorat de Tunis compte faire est positif et louable, mais c’est la constance de tels efforts et initiatives qui aident vraiment à combattre tous ces maux.
Des points noirs «citoyens»
En matière d’environnement et de collecte de déchets, la Tunisie peut également avoir des soucis. Les alarmistes évoquent une «décharge à ciel ouvert» alors que d’autres, plus modérés, estiment que la situation, bien qu’inquiétante, est encore sous contrôle et peut s’améliorer. Une situation que l’on impute facilement aux agents de collecte, alors qu’ils n’ont que très peu de responsabilité dans cet état de fait. La multitude d’acteurs, privés et publics, les problèmes de manque de moyens et d’équipement, le comportement des citoyens, l’action des municipalités et la délicate question de l’emplacement des décharges sont autant de facteurs qui nuisent à la situation.
Ce constat est bien visible quand on voit de près les points noirs qui concernent la collecte des déchets. Des points noirs. C’est ainsi qu’ils sont appelés par les agents municipaux, c’est-à-dire les endroits où les citoyens déposent leurs poubelles en attendant un passage des éboueurs. Souvent improvisés, au bord du trottoir, devant les habitations, sur la route, ou même devant des lycées, ces points noirs se sont multipliés depuis la révolution et créent la déroute des éboueurs et des citoyens.
C’est dire qu’à travers toute la République, la situation est critique et la collecte des déchets pose problème. La présence constante de poubelles dans la rue est due à plusieurs facteurs et à tout un système de collecte qui s’est déréglé depuis la révolution.
Comment faire pour se débarrasser de ces points noirs ? En réalité, le pays a besoin d’un plan d’action efficace et pratique, capable de résoudre ce problème une fois pour toutes. Or, malheureusement, ce ne sont que des actions ponctuelles qui sont en train de se succéder, périodiquement, et ce ne sont pas ces campagnes isolées qui vont nous offrir un environnement sain et idéal.
C’est dire que tout le monde est conscient de la situation et de ses dangers à plus d’un niveau et ce, pour toutes les régions du pays.
Certes, le comportement responsable du citoyen est crucial pour aider à faire réussir ces plans d’action, mais c’est au niveau des décideurs que le mal persiste. Ils déplorent un manque de moyens pour passer à l’action à grande échelle, or, si on voit de près les dépenses «généreuses» pour d’autres chantiers ou projets ou manifestations, on constate que le problème financier n’est pas aussi contraignant.
Kamel ZAIEM
