Un voyage sonore entre l’Afrique du nord, de l’ouest et les USA a fait l’effet d’un sortilège dans la nuit du 12 août 2025. Une évasion nommée OSOOL – ou « Origines » en français, a puisé dans des sonorités tunisiennes authentiques, mixées avec des rythmes jazzy, du rap et différents instruments musicaux. Les sonorités produites par les membres d’ OSOOL émanent de cultures nombreuses, de plusieurs pratiques et d’influences qu’on ne compte plus.
Au Ouatar, un morceau a été accompagné sur fond de texte anglais de rap. Une prouesse qui surgit, suite à un hommage à la Palestine, avec drapeau arboré sur scène et public en chœur criant « Free Free Palestine ». Au moins 7 musiciens et chanteurs ont occupé longuement l’amphithéâtre avec leurs différents instruments, textes et pratiques. Du chant, au rap en passant par le piano, guitare électrique, batterie et même du tambour populaire, pendant un court moment. Les sons n’ont pas manqué ! L’improbable mix a pris forme en envoûtant le public.
Une fusion qui n’a d’ailleurs pas cessé de traverser les continents depuis des années, en séduisant différents publics : De New York à Tunis en passant par d’autres grandes villes internationales : l’empreinte du groupe se démarque. Elle est bien là, OSOOL fait désormais partie du paysage musical alternatif, changeant, qui marque profondément l’époque d’aujourd’hui, spécialement en Tunisie.
Rappelons que le répertoire du groupe se compose de musique tunisienne traditionnelle teintée de Mezwed, Stambeli, Chaabi, Fazzani et musique afro-américaines : Jazz, Soul, Hip Hop.
Inspiré par “Night in Tunisia” de Dizzy Gillespie, Osool mêle saxophone, percussions tunisiennes et poésie urbaine avec des artistes comme Mehdi WMD, Nessrine Jabeur, Omar El Ouaer, Hedi Fahem, Youssef Soltana, Nasreddine Chebli, Yacine Boularès, avec sa trompette et son saxophone et pour la première fois aux côtés des membres d’OSOOL Emrah Kaptan.
Pour ce live à Hammamet, les musiciens ont enchaîné des morceaux tels que DENYA en guise d’inauguration, suivi de NUBA, MELLANIN et LELLA, titre hommage à la femme tunisienne qui est célébrée, un 13 août. « Night in tunisia », le morceau d’après raconte la genèse du groupe, ses essais fructueux, son tâtonnement d’il y’a quelques années, en 2020, en pleine pandémie du Covid19, soutenu par la voix splendide de Nesrine Jabeur et la touche de Mehdi WMD.
Vers la fin du concert, du Mezwed a longuement retenti et a fait bouger le public. Un rappel aux fondements du groupe et de son univers aux multiples facettes et dialectes.
Lors d’un point de presse, Yacine Boularès confie que ce n’était pas envisageable de se produire ici autrefois et que c’est toujours un ressenti fort d’être sur scène à Hammamet. MEHDI WMD a rappelé une résidence artistique marquante qu’il a vécu à Dar Sébastian. Omar El Ouaer évoque les différents artistes internationaux qui l’ont marqué ainsi que la tournée au USA du groupe, notamment au « Lincoln Center » à New York. Il rappelle l’importance d’être soutenu de toute part afin de produire de la nouvelle musique et de représenter la Tunisie à l’étranger. « L’essence même du pays tire sa puissance de sa jeunesse et de ses jeunes talents.
Demain, clap de fin de cette édition avec Nabiha Karaouli. La diva tunisienne va présenter un répertoire consacré à la femme tunisienne et à sa fête nationale, celle du 13 août 2025.
K.B
