Des jeunes hammamettois de 12 à 18 ans tentent de redonner un nouveau look à l’école Al joumhouria au centre ville de Hammamet.Il s’agit d’un chantier de jeunes bénévoles organisé par l’Association d’Education Relative à l’Environnement de Hammamet du 01 au 07 septembre 2025. Ces écologistes auront pour mission, l’entretien du jardin de l’école Al joumhouria au centre ville de Hammamet. Un animateur technique accompagne les participants dans la réalisation des travaux. Un animateur pédagogique assure la dynamique de groupe. Les temps libres ont été consacrés à la détente et à la découverte des richesses de la région (balades, randonnées, baignades, visites de sites patrimoniaux, festivals, concerts…).« Ce chantier est, certes, une initiative louable, indique Salem Sahli, Président de l’AERE qui vise à sensibiliser les jeunes au problème de l’environnement . Des gestes simples au quotidien pourraient tout changer. Notre association compte 31 chantiers de jeunes à son actif. En effet, son premier chantier remonte à 1993 et avait pour cadre la zone forestière d’El Faouara à Hammamet.Depuis, se sont succédés plusieurs chantiers à raison d’un par an avec les mêmes enthousiasme et engagement : chantiers dans les établissements scolaires, en milieu rural, dans les espaces naturels, les quartiers de la ville, les structures socio-collectives »
Une dizaine de jeunes s’empare du matériel, brouettes, pelles, seaux… et attendent de recevoir les consignes de leur chef.Loin des bruits stressants de la ville, chaque jeune prendra place dans un lieu calme où la nature a encore ses droits pour profiter de ce chantier qui a pour ambition ainsi de sensibiliser nos jeunes aux conséquences de notre mode de consommation sur l’environnement, de lui offrir des solutions concrètes et applicables, et de créer un lieu de partage et d’échange. Sofia Ammar, estime que ce chantier constitue un univers festif de partage, de rencontres et de découvertes. Il s’adresse à ces générations durables qui ont envie d’un moment et d’une planète proposant un peu plus d’engagement, d’art et de culture et de sensibilisation à la sauvegarde de l’environnement . « C’était passionnant comme action .Pas besoin de compétences particulières pour participer à l’entretien des espaces verts .Nos équipes d’animateurs sont là pour vous transmettre les techniques innovantes. Les talents se révèlent dans l’action et chacun trouvera un rôle dans ce projet citoyen .Nous travaillons main dans la main avec l’AERE pour redonner à l’école son lustre d’antan. Nous y travaillons de façon volontariste. » dit-elle
« Nous avons reçu un accueil chaleureux, nous avons rapidement eu une bonne entente de groupe et nous avons su nous organiser pour bien vivre ensemble.Le développement durable a toujours été un rêve et je suis fière d’avoir pu mettre de mon labeur pour aider dans la préservation de ce site » note Othman Mnari . Ahmed Mazlout est convaincu que ce chantier aura un impact sur ces jeunes « Ils seront conscients que leur avenir dépend de la préservation des espaces naturels, de leurs ressources ainsi que d’un développement plus durable. L’objectif c’est d’être acteur dans son environnement. Le programme leur donne les outils pour arriver à être des éco-citoyens en action.Ce chantier est, certes, une initiative louable, qui vise à sensibiliser les jeunes au problème de l’environnement. Des gestes simples au quotidien pourraient tout changer » Pour Yahya Ben Fradj, « Ce chantier nous permet d’agir en faveur d’un monde plus durable. Il offre une diversité d’opportunités que chaque bénévole peut saisir à tout instant de sa vie. J’ai apprécié l’ensemble des travaux effectués à l’école. L’accueil par les membres de l’association, la découverte du travail sont des éléments que j’ai beaucoup appréciés. J’étais hors de mon quotidien et c’était ce que je recherchais. . L’esprit de groupe était fort. Apprendre un savoir-faire fut une expérience incroyable et la mettre au service de l’école à la veille de la rentrée scolaire est devenu une évidence. Une expérience de vie qui fait mûrir les jeunes : confiance en soi, prise d’autonomie, être valorisé dans son action ».
Comment éduquer les jeunes au changement climatique ?
Les changements climatiques sont bien là. À mesure que leurs effets s’intensifient, ce sont les enfants et les jeunes d’aujourd’hui qui en subiront les pires conséquences.
Loin d’être des victimes passives, les jeunes bénévoles de Hammamet ont commencé à se mobiliser. Mais comment parler du changement climatique aux jeunes ? Quels mots choisir et quels espoirs leur donner ? C’est le thème d’une conférence présentée en marge de ce chantier. « Éduquer les jeunes au changement climatique passe par l’acquisition de connaissances scientifiques et par des démarches de pédagogie de projet. Il s’agit d’un réel défi pour les équipes éducatives qui doivent s’outiller elles-mêmes avant d’accompagner les jeunes à se projeter dans le monde de demain.Ces jeunes sont ou peuvent être concernés par les changements climatiques, comment leur résilience pourrait être renforcée et comment des mesures visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) pourraient conduire à un large éventail de bénéfices.Expliquer les causes et les conséquences de ce phénomène avec rigueur à ces jeunes, c’est le pari pris de l’AERE. Pollution, sécheresse, feux de forêt, érosion des plages… Comment sensibiliser les jeunes à la protection de l’environnement sans être alarmiste? Il suffit souvent de gestes simples à poser. » précise le Président de l’Association d’Education Relative à l’Environnement de HammametDifficile de ne pas s’inquiéter quand on entend parler de changements climatiques, de feux de forêts, de sécheresse, d’érosion des plages ou d’autres dérèglements de la nature. Mais comment parler d’environnement à ces jeunes sans leur faire peur?Les jeunes générations, souvent perçues comme les leaders de demain, sont déjà confrontées aux effets directs et indirects de cette crise climatique. Pourtant, la manière dont nous les préparons à relever ce défi reste en décalage avec les réalités actuelles.. Alors, comment renouveler les méthodes éducatives pour qu’elles deviennent un levier efficace de transformation individuelle et collective ?
L’éducation au changement climatique ne peut se limiter aux murs de l’école. Les jeunes apprennent également en dehors des cadres formels : dans leurs quartiers, ou encore via les chantiers. Il est donc crucial de développer des programmes éducatifs qui transcendent les frontières institutionnelles et qui engagent les jeunes dans des projets locaux et globaux.Des initiatives exemplaires, telles que les projets menés dans les chantiers de bénévolat, montrent que ces espaces d’apprentissage peuvent jouer un rôle central dans la sensibilisation climatique. Ces espaces offrent une opportunité unique de relier les jeunes à leur environnement naturel, tout en leur donnant les moyens de devenir des acteurs du changement. En donnant aux jeunes une « voix » et une « main », nous pouvons non seulement enrichir leurs apprentissages, mais aussi les engager dans des actions concrètes pour un avenir plus équitable et résilient.
Kamel BOUAOUINA



