La Fédération générale de l’enseignement secondaire a appelé, dans un communiqué rendu public hier, les enseignants à boycotter les heures supplémentaires et le processus de nomination des directeurs et des proviseurs, en signe de protestation contre le blocage du dialogue social et l’exclusion de la partie syndicale des concertations visant à assurer le bon déroulement de la rentrée scolaire.
«Nous appelons les enseignants à boycotter les heures supplémentaires qui leur sont proposées et le processus de nomination des directeurs et des proviseurs des établissements éducatifs, qui violent des accords conclus précédemment avec la partie syndicale», a-t-elle indiqué.
La fédération rattachée à l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) fait également remarquer que le ministère de tutelle bloque le dialogue social sur les revendications des enseignants depuis janvier 2025 dans un contexte marqué par une hausse vertigineuse des prix et une forte baisse du pouvoir d’achat des salariés.
Elle précise également que la partie syndicale a été exclue des concertations qui se tenaient habituellement en pareille période de l’année sur des dossiers extrêmement importants comme celui de l’affectation de certains enseignants au travail administratif pour des raisons de santé, le mouvement de mutation et la nomination des directeurs des établissements et des proviseurs des établissements d’enseignement secondaire.
La fédération a d’autre part appelé ses adhérents à participer aux actions de protestations prévues dans les régions et au niveau central, dont la grève générale prévue le 7 octobre prochain, soit environ trois semaines après la rentrée scolaire, pour «défendre le droit syndical et à dénoncer le refus du ministère de l’Education de mettre en œuvre des procès-verbaux conclus au cours des dernières années alors que la situation empire dans les établissements éducatifs comme en attestent la dégradation des infrastructures et l’absence de mise à jour des programmes depuis environ 25 ans».
Les enseignants exerçant dans les collèges et les lycées secondaires avaient déjà organisé, le jeudi 28 août dernier, un rassemblement de protestation devant le siège du ministère de tutelle, pour tenter de relancer le dialogue.
La Fédération générale de l’enseignement secondaire, qui avait organisé tout au long de l’année scolaire écoulée plusieurs actions de protestation contre le blocage des négociations avec le ministère de l’Education dont une grève le 26 février 2025, réclame notamment le lancement d’un dialogue national sur la réforme de l’éducation dans les plus brefs délais, l’intégration de la totalité des enseignants suppléants, la majoration des salaires des professeurs, la révision à la hausse du montant de plusieurs indemnités telles que celles de la rentrée scolaire, du contrôle et de la correction des examens, ainsi que l’octroi d’échelons et de grade exceptionnels.
Elle revendique également la revalorisation des primes dont bénéficient les directeurs et les proviseurs des collèges et des lycées secondaires et de l’indemnité pédagogique et la révision à la hausse des budgets des établissements éducatifs secondaires, ainsi que la généralisation des bourses universitaires aux descendants des enseignants et l’adoption d’une loi qui criminalise toutes les formes d’agressions ciblant le corps enseignant.
Les autorités de tutelle estiment cependant que la majorité des revendications des enseignants du secondaire a un impact financier considérable qui risque d’avoir des répercussions négatives sur les équilibres budgétaires alors que la masse salariale de la fonction publique représente déjà près de 15% du produit intérieur brut (PIB) du pays à l’heure où le gouvernement se penche sur des dossiers plus brûlants tels que l’intégration de plusieurs milliers d’enseignants suppléants et la suppression des diverses formes de travail précaire telles que la sous-traitance et l’intérim.
Walid KHEFIFI
