
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araqchi, a adressé un message marqué à la fois par la politique et la culture à la Tunisie, saluant « la République tunisienne, berceau de civilisation et carrefour des cultures sur les rives de la Méditerranée », et rappelant qu’elle occupe « une place éminente et privilégiée dans la conscience de la République islamique d’Iran et dans sa politique étrangère ».
Dans ce texte, le chef de la diplomatie iranienne a insisté sur la profondeur historique des relations entre les deux pays : « Les relations entre nos deux pays, enracinées dans la profondeur de l’histoire, reposent sur les fondements de la fraternité et du respect mutuel, nourries par des liens religieux et culturels communs, ainsi que par l’unité de vues et d’objectifs sur la scène internationale. »
La culture au cœur du message
Mais c’est surtout le volet culturel qui a occupé une place de choix dans son discours. « Les échanges culturels et artistiques – dans les domaines du cinéma, de la musique, des arts artisanaux et du sport – sont à même de renforcer la connaissance mutuelle et de resserrer les liens populaires. » Araqchi a mis en valeur « les grands succès remportés par l’art iranien dans les festivals tunisiens, tels que la série Youssef le Prophète et le film Salomon le Roi, témoignage de l’appréciation profonde de la Tunisie pour l’art et la créativité iraniens. »
Le ministre a choisi de conclure en convoquant la poésie tunisienne. Citant les vers célèbres d’Abou el-Kacem Chebbi : « Si le peuple un jour veut la vie, le destin doit lui répondre, et la nuit doit se dissiper, et les chaînes doivent se briser. » Puis il a ajouté : « Oui, lorsque le peuple veut la vie, le destin lui répond ; lorsque la nuit s’éternise, elle finit par se dissiper ; et lorsque la chaîne se resserre, elle finit par se briser. »
Il a souligné la solidité de ces relations même dans les périodes difficiles : « Ces relations sont demeurées solides et constantes même dans les circonstances les plus difficiles et les plus troublées. » Évoquant la visite du président Kaïs Saïed à Téhéran en mai 2024, il a estimé qu’elle fut « un tournant décisif qui a ouvert une nouvelle page de coopération globale ».
Le ministre n’a pas manqué de rappeler le soutien tunisien lors de l’attaque israélienne contre l’Iran : « La position authentique et le soutien noble du gouvernement et du peuple tunisien ont incarné la profondeur de la solidarité fraternelle et la force du lien qui unit les deux peuples. »
Des relations historiques et solides
Sur le plan diplomatique, Araqchi a insisté : « Les deux pays se sont tenus côte à côte dans les différentes enceintes internationales, d’une seule voix et avec une vision unifiée, contre les ingérences étrangères dans les affaires intérieures des États, pour défendre fermement la juste cause palestinienne et rejeter les tentatives illégitimes de normalisation avec l’entité sioniste usurpatrice. »
Tout en évoquant les potentialités économiques, il a noté que « les immenses potentialités économiques n’ont pas encore été exploitées comme il se doit », appelant à « un saut qualitatif et une volonté redoublée ». Il a détaillé les pistes à explorer : « L’activation de la coopération touristique à travers le système d’exemption de visa, le lancement de vols directs, la tenue d’un nouveau cycle de réunions de la commission économique mixte, et l’élargissement des domaines de coopération commerciale et technologique. »
Enfin, il a adressé ses félicitations au peuple tunisien « à l’occasion de la qualification de son équipe nationale de football à la Coupe du monde 2026 », en lui souhaitant, ainsi qu’à l’Iran, « plein succès pour obtenir des résultats honorables dans ce grand rendez-vous sportif mondial. »
Mona BEN GAMRA
