L’ érosion côtière, qui touche une partie des plages de sable, est en phase de devenir un problème environnemental majeur en zone côtière de Hammamet à Beni Khiar . Aujourd’hui, le long de ce littoral , la côte est en recul. Montée du niveau de la mer, tempêtes violentes… .
L’érosion grignote chaque année des pans entiers du rivage avec parfois des conséquences très lourdes .En effet, les plages à Nabeul, de Dar Chaabane et Hammamet sont menacées de disparition à court terme. Le niveau moyen de la mer augmentera d’au moins 28 cm d’ici à 2100, dans le meilleur des scénarios – en cas de nette réduction de nos gaz à effet de serre. Ou, plus probablement, si nous conservons notre trajectoire actuelle, de 63 cm à 1,01 m – le scénario d’une élévation de 2 mètres n’est pas écarté par les experts. Le Cap Bon et ses nombreux littoraux ne seront pas épargnés.Pour l’instant, c’est un spectacle. À chaque grande marée, la mer se déchaîne. L’érosion emporte des hectares entiers de sable, marée après marée. Moncef, un hammamétois, est très inquiet du recul de la côte « Je suis né sur la corniche d’Hammamet et c’est vrai que cette pointe, je l’ai connue différente. Moi, ça me fait mal au cœur aussi de voir cette partie de la ville qui disparaît ». Un touriste français amoureux de Nabeul nous disait « Ça fait longtemps qu’on n’est pas venus. Mais bon, on est quand même sensibles à l’érosion du littoral. On a beaucoup de peine.
La plage a totalement disparu ». De nombreuses habitations, hôtels et commerces pourraient disparaître d’ici 2100 en raison de l’érosion du littoral et de la montée des eaux, conséquence directe du changement climatique. A l’horizon 2050, la menace se fait encore plus pressante avec une hausse estimée d’un mètre du niveau de la mer.Nôomane Haouel (Expert en travaux maritimes et environnement côtier ) a souligné que le problème d’érosion du littoral n’est pas spécifique aux côtes tunisiennes , un recul de trait de côte est constaté dans presque tous les pays , les exemples ne manquent pas pas aussi dans les payes africains comme le Maroc, l’Algérie que les payes européens ,en France par exemple ou un recul stratégique a été décrété dans plusieurs régions et des bâtiments démolis . Les raisons de l’érosion côtière sont multiples Des causes naturelles qui consistent à une élévation du niveau de la mer , conséquence directe du phénomène de réchauffement climatique , on parle d’une surélévation de l’ordre de 63 cm pour un scénario moyen à l’horizon 2100 .

Ceci sans oublier la fréquence et l’intensité des tempêtes destructrices qui ont tendance à transporter le sable, les courants marins qui apportent ou retirent les sédiments et le stress hydrique , qui se traduit par une diminution des crues qui alimentent les plages en sédiments .Les activités humaines influencent l’évolution du littoral et peuvent provoquer l’apparition ou l’aggravation de phénomènes d’érosion, notamment la surexploitation des plages , la destruction des dunes et constructions en bord de mer , l’arrêt ou la réduction de l’alimentation des plages en sédiments à partir des oueds et cours d’eau par la construction d’ouvrages en amont , ainsi avec le transit naturel du sable le déficit en alimentation se traduit automatiquement par une érosion du littoral .Ajouter la construction d’ouvrages en mer non étudiés sans prédiction des impacts , notamment les ouvrages transversaux qui ont tendance à bloquer le sable d’un côté et d’éroder la plage du côté opposé.
Renforcer la résilience face aux changements climatiques
Un plan de sauvegarde du littoral permettra d’accroître la capacité de la région à faire face aux effets néfastes des changements climatiques d’où l’importance de s’adapter aux nouvelles réalités climatiques afin de protéger les écosystèmes côtiers, les ressources naturelles et les communautés qui dépendent de ces zones. La protection du littoral est essentielle pour préserver la biodiversité marine, prévenir l’érosion côtière et garantir la sécurité des populations vivant le long de la côte.Pour sauver le littoral Hammamet-Beni Khiar, une réunion de travail s’est tenue au siège de la gouvernance de Nabeul, dans le cadre du Conseil régional de l’environnement, sous la supervision de la gouverneure de la région, et en présence des membres du comité directeur du projet de protection du littoral contre l’érosion marine.
Au cours de cette session, une présentation a été faite par Mehdi Belhaj, directeur général de l’Agence d’aménagement et de protection du littoral et les membres du consortium du bureau d’études tuniso-franco-allemand, incluant une étude modèle mise à jour de l’étude préliminaire réalisée en 2024 concernant la protection de la bande côtière de Beni Khiar à Hammamet sur une longueur de 32 kms. La première phase de l’étude a été évaluée et les solutions les plus adaptées pour limiter l’érosion côtière ont été sélectionnées. Le rapport final présenté par Mehdi Belhaj, directeur général de l’Agence d’aménagement et de protection du littoral, prévoit la protection d’un linéaire de 32 kilomètres, faisant de ce projet le plus ambitieux de ce type sur le littoral tunisien. La zone a été divisée en cinq segments, pour lesquels des solutions techniques spécifiques seront appliquées avant de passer aux phases détaillées suivantes.
Suite à cette présentation, un dialogue et une discussion ont été ouverts avec les participants pour choisir la solution technique la plus appropriée pour les cinq zones. Les options ont été déterminées pour les zones 1, 4 et 5, tandis que la_Gouverneure de Nabeul Hana Chouchania a recommandé de faire preuve de patience et de prudence pour choisir la meilleure option, en tenant compte des recommandations et des observations issues de cette réunion pour les zones 2 et 3. Elle a également souligné la nécessité de commencer à rechercher les financements nécessaires pour la réalisation de ce projet ambitieux.Le recul grandissant du trait de côte pourra avoir localement de forts impacts socio-économiques. Avec environ 30 km de côtes, ce littoral Beni Khiar –Hammamet est le plus concerné par les risques littoraux. Ses côtes sont très attractives, densément urbanisées et accueillent de nombreuses activités. Ces caractéristiques la rendent particulièrement vulnérable.
Kamel Bouaouina
