La Tunisie vient de mettre en place une réforme du Code de la route avec de nouvelles sanctions pour les automobilistes responsables d’infractions routières. Parmi les nouvelles mesures figurent le retrait automatique du permis en cas d’excès de vitesse de 10 km/h ou plus de la limite imposée, des amendes variant entre 20 et 500 dinars, amendes révisées (20, 40, 60 dinars) selon la nature et la gravité de la contravention commise. Le permis sera également retiré automatiquement en cas de non-respect du feu rouge, dépassement interdit et non-respect des signaux aux passages à niveau.
De même, le recours accru aux caméras de surveillance et le renforcement des contrôles d’alcoolémie et de stupéfiants au volant sont prévus. Ces nouvelles amendes concernent aussi la conduite sous l’emprise de l’alcool, l’usage du téléphone au volant, le non-port de la ceinture de sécurité…
Ces nouvelles mesures auront pour objectifs d’améliorer la sécurité routière, visant à réduire le nombre d’accidents de la route, de renforcer la dissuasion à travers des sanctions plus sévères et des mesures dissuasives visant à modifier les comportements dangereux des conducteurs et de moderniser le système par la simplification des amendes et le recours aux nouvelles technologies. Les Tunisiens, dans leur majorité, ont accueilli avec satisfaction ces nouvelles mesures, exprimant leur soutien à cette réforme du code de la route, mais soulignent l’importance de l’application rigoureuse des lois.
Pourquoi a-t-on besoin d’un nouveau Code de la route ?
Le Code de la route tunisien, devenu vétuste et inefficace, nécessite une révision pour plusieurs raisons, notamment l’amélioration de la sécurité routière face à un taux d’accidents élevé, la simplification du cadre légal et la révision des amendes, tout cela dans le but de mieux s’adapter à la conduite automobile et rendre les conducteurs plus responsables à l’heure où le trafic routier devient de plus en plus dense chez nous. En effet, l’accroissement du nombre de véhicules en circulation rend nécessaire une réadaptation du Code de la route pour garantir la sécurité, le but étant de faire du permis de conduire une garantie de compétence et de renforcer la sécurité de tous les usagers de la route. C’est pourquoi une révision permanente du code de la route est nécessaire pour remplacer un système ancien en le modernisant et en l’adaptant aux réalités actuelles de la circulation.
Nécessité d’appliquer la loi
La plupart des conducteurs saluent ce projet de réforme, le considérant comme une mesure nécessaire pour restaurer l’ordre sur les routes tunisiennes. Or, c’est l’application rigoureuse des nouvelles mesures qui compte le plus, sachant que le respect du code de la route en Tunisie est souvent aléatoire et que les lois existantes ne sont pas toujours appliquées. Aujourd’hui, l’instauration d’un retrait automatique du permis en cas d’excès de vitesse ou de franchissement de feu rouge est perçue comme un pas vers une tolérance zéro et la fin de l’impunité. Pourvu que les mêmes règles s’appliquent à tous les conducteurs, y compris les chauffeurs de taxis collectifs, les louages et les véhicules de transport.
Cependant, la sensibilisation au respect des règles est souhaitable. Outre la répression, il est essentiel d’encourager les conducteurs à respecter les règles de circulation et à adopter un comportement plus responsable. Ce projet de loi a été approuvé en Conseil ministériel et entrera en vigueur incessamment. Ce sont les automobilistes qui sont désormais tenus à respecter les nouvelles mesures. Espérons que le nouveau Code de la route contribuera à un meilleur respect des règles de la circulation par tous les usagers et à une diminution des accidents sur nos routes. Quand on sait que sur la période du 1er janvier au 29 juillet 2025 l’Observatoire national de la sécurité routière (ONSR) a dénombré 663 morts, 3 781 blessés et 2 863 accidents de la route !
Hechmi KHALLADI
