La rentrée scolaire en Tunisie est confrontée à des problèmes récurrents, notamment l’augmentation des coûts des fournitures scolaires due à l’inflation et la dévaluation du dinar, la difficulté des familles à supporter ces dépenses et des tensions entre le ministère de l’Éducation et les syndicats enseignants concernant les conditions de travail et les politiques éducatives. De plus, le système éducatif souffre de problèmes structurels comme le manque de moyens, l’insuffisance du personnel enseignant et des infrastructures inadéquates, affectant ainsi la qualité de l’apprentissage.
La rentrée scolaire apporte comme chaque année son lot de conflits entre le ministère et le corps enseignant. Cette année ne déroge pas à la règle puisque le syndicat général du secondaire a annoncé son intention de faire une grève juste après la rentrée. La Fédération générale de l’enseignement a exprimé son mécontentement envers l’attitude de ministère de l’Education qui «refuse de reconnaître la dégradation du pouvoir d’achat des enseignants, en considérant que ce problème fondamental ne relève pas des priorités du ministère à l’heure actuelle».
Les nerfs déjà mis à mal
Malgré les dispositions prises et les préparatifs entretenus au niveau du ministère de l’Education pour garantir une rentrée scolaire fluide et sans incidence importante, des problèmes d’ordre pédagogique, administratif et d’autres encore apparaissent dès le premier jour de la rentrée, mettant à mal les nerfs des parents, des enseignants, mais surtout des élèves.
Il n’y a pas lieu à s’étonner, car ces problèmes sont en fait récurrents. A titre d’exemple, on peut citer le manque de personnel enseignant dans pas mal d’écoles primaires et secondaires. Et dire que certaines classes peuvent rester sans enseignant durant plusieurs semaines, sinon des mois, dans certaines disciplines (maths, français, anglais ou d’autres matières secondaires…). Cela peut avoir de mauvaises répercussions sur le moral des élèves chez qui on remarque une certaine baisse significative de motivation, ce qui peut déteindre sur leur niveau général.
Un autre problème auquel font face certains enseignants, surtout dans les premiers jours de la rentrée, c’est le fait que bon nombre d’élèves arrivent sans fournitures scolaires (ni livres ni cahiers), ce qui pourrait entraver la progression des cours. La rentrée est en effet de plus en plus coûteuse pour certains parents dont le budget est limité, ce qui les rend parfois incapables d’assurer tous les besoins de la rentrée à leurs enfants et ce, malgré les initiatives citoyennes et associatives, associées aux aides octroyées par l’Etat aux familles nécessiteuses à l’occasion de la rentrée scolaire, mais leur portée demeure limitée. Par ailleurs, il y a toujours un manque dans les ressources éducatives et dans le matériel pédagogique, surtout dans les premiers jours de la rentrée. En effet, les laboratoires ne sont pas encore bien équipés, les terrains de sport ne sont pas encore aménagés, particulièrement dans les zones rurales, ce qui pourrait occasionner un retard dans le processus des activités scolaires.
Conflits éternels entre le ministère et le corps enseignant :
L’un des principaux problèmes qui peuvent entraver les études, c’est sans doute le conflit éternel entre le ministère et le syndicat des enseignants. En effet, ces conflits persistent chaque année entre le ministère de l’Éducation et les syndicats enseignants, notamment le Syndicat général de l’enseignement secondaire, portant sur les conditions de travail, les mutations et les décisions ministérielles. Des manifestations sont organisées par les syndicats pour dénoncer des pratiques jugées «inacceptables» et faire valoir leurs revendications. Et si on vient à décider d’observer une grève d’un ou de deux jours, ce sont les élèves qui en seront victimes, abstraction faite des revendications souvent légitimes du syndicat. Sans doute, les journées sans cours qui se multiplient en raison des grèves du personnel du milieu de l’éducation inquiètent les parents d’élèves, ces derniers ayant de plus en plus de difficultés d’apprentissage.
Il va sans dire que l’arrêt des cours dû à une grève syndicale peut entraîner un retard dans le programme scolaire, une baisse de la qualité de l’enseignement et des difficultés à rétablir la concentration des élèves après la fin du mouvement, menant à une déception et une démotivation générale. Les élèves peuvent ressentir de l’incertitude et du stress, surtout si la grève est prolongée, et cela peut se répercuter négativement sur leurs résultats aux examens.
Hechmi KHALLADI
