Un vaste mouvement de solidarité avec les militants qui participaient à la Flottille mondiale Soumoud s’est déclenché en Tunisie, après l’interception de la majorité des navires par l’entité sioniste et l’arrestation de leurs passagers parmi lesquels se trouvent 28 Tunisiens.
La «Global Sumud Flotilla», déjà menacée par des attaques de drones israéliens et de brouillage des communications dès son départ de plusieurs ports situés dans des pays du pourtour méditerranéen, dont celui de Sidi Bou Saïd, voguait vers Gaza pour y apporter nourriture et aide aux populations affamées, et attirer l’attention du monde sur le génocide et les crimes contre l’humanité perpétrés quotidiennement par le gouvernement israélien contre des civils désarmés.
Les premiers navires ont commencé à être arraisonnés illégalement mercredi soir, dans les eaux internationales.
Les forces d’occupation ont agi manu-militari contre des militants pacifiques qui ne visaient qu’à briser le blocus imposé à plus de deux millions de civils dans l’enclave palestinienne, en percutant délibérément des bateaux et employant des canons à eau sans ménagement.
Selon la page officielle de la Flottille Soumoud, les Tunisiens arrêtés sont, entre autres, Olfa Lamloum, Wael Naouar, Ghassen Henchiri, Nabil Channoufi, Mazen Abdellaoui, Yassine Gaïdi, SirineGhrairi, Abdallah Messaoudi, Aziz Miliani et Noureddine Salouaj, Lotfi Hajji. Les équipages des navires interceptés et conduits vers un port israélien comprennent aussi des militants originaires de nombreux pays, dont l’Algérie, le Maroc, la Mauritanie, l’Espagne, l’Italie,la Turquie, les États-Unis et le Royaume-Uni.
L’Etat hébreu a annoncé, hier, que les passagers de la Flottille pour Gaza à bord des bateaux interceptés seraient expulsés vers l’Europe, pendant qu’une partie des navires transportant des militants tentaient de poursuivre leur route malgré les menaces de l’armée israélienne.
Quelques minutes seulement après l’interception des premiers navires, plusieurs centaines de Tunisiens se sont rassemblés devant le théâtre municipal de Tunis, en soutien à la flottille et pour dénoncer une violation flagrante du droit international.
Arborant des drapeaux palestiniens, les manifestants ont scandé des slogans dénonçant la brutalité des forces israéliennes, et exigé la criminalisation de toute forme de normalisation avec l’entité sioniste.
«Cette attaque contre des civils naviguant dans les eaux internationales dans le cadre d’une mission humanitaire et pacifique a une fois de plus démontré la volonté de l’ennemi sioniste de dissimuler ses crimes contre l’humanité et d’intensifier sa politique de famine dans la bande de Gaza», a dénoncé l’un des manifestants, furieux.
La société civile sonne la mobilisation
Dans une allocution prononcée à cette occasion, Samir Cheffi, membre du bureau exécutif de l’Union générale du travail (UGTT) a qualifié les participants à la flottille Soumoud de «chevaliers de la liberté», notant que ces militants «ont choisi de sillonner les mers à leurs risques et périls pour adresser un message fort au monde et aux régimes arabes impassibles face aux crimes atroces commis par Israël à Gaza».
Des manifestations similaires ont eu lieu spontanément dans plusieurs autres régions du pays, dont Sfax et Sousse.
Des élèves et des étudiants ont également manifesté devant le théâtre municipal de Tunis.
Dans le même temps, de nombreuses organisations de la société civile tunisienne ont dénoncé «l’acte de piraterie» barbare de l’entité sioniste, appelant les citoyens à manifester massivement dans toutes les régions. Ainsi, l’UGTT a exhorté les travailleurs à battre le pavé et les organisations nationales à coordonner leur position pour soutenir la cause palestinienne, tout en saluant l’appel des syndicats italiens à une grève générale pour vendredi, en solidarité avec la flottille internationale d’aide à «Gaza Global Sumud».
La centrale syndicale a également appelé les autorités tunisiennes à assumer ses responsabilités pour défendre la flottille et à agir pour garantir la sécurité et la libération des personnes à bord des navires, notant que la Tunisie a accueilli la plupart des navires engagés dans ce vaste mouvement international visant à briser le blocus imposé à Gaza.
De son côté, la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) a exhorté les autorités à agir à travers tous les canaux diplomatiques disponibles pour assurer la sécurité des participants tunisiens, et à faire pression sur l’entité sioniste pour mettre fin à la guerre à Gaza et acheminer les aides humanitaires à plus de deux millions de personnes privées d’eau et de nourriture.
Le Syndicat national des journaliste tunisiens (SNJT) a, pour sa part, appelé le ministère des Affaires étrangères à protéger les cinq journalistes tunisiens qui participent à la flottille (Yassine Gaïdi, Lotfi Hajji, Anis Abbassi, Olfa Lamloum et Mazen Abdellaoui) et l’ensemble des militants les accompagnant, tout en plaidant pour l’intensification de la couverture médiatique de l’agression subie par cette mission humanitaire.
Walid KHEFIFI
