Par Samia HARRAR
Cela fait déjà deux ans. Deux années de deuil, de destruction et de trahison. Deux années depuis ce 7 octobre 2023 qui a servi de prétexte à l’entité sioniste pour déchaîner sa machine de guerre contre Gaza, transformant l’enclave en un vaste cimetière à ciel ouvert.
Et où en sommes-nous aujourd’hui ? Alors que l’on discute au Caire, depuis hier, entre différents protagonistes, de l’aboutissement du nouveau « plan de paix » de Trump du 29 Septembre 2025 impliquant Tony Blair, ce même Blair dont les mains portent encore le sang des Irakiens et la duplicité des accords palestiniens – que peut-on vraiment espérer ? L’un rêve de construire sa « Riviera » sur les ruines encore fumantes de Gaza, l’autre cherche à redorer un blason terni par des années de complicité avec l’occupant.
Rappelons-nous les faits : la directive Hannibal a révélé au monde que l’État israélien préférait sacrifier ses propres citoyens plutôt que de négocier. Le Qatargate a exposé la face cachée des manipulations régionales. Et pendant ce temps, des milliers d’otages palestiniens croupissent dans les geôles israéliennes, soumis à la torture et à l’isolement, sans procès ni chef d’accusation valable.
Parmi eux, des enfants enlevés lors d’un raid nocturne en Cisjordanie et détenus sans contact avec leurs familles depuis plusieurs mois. Des femmes arrêtées à un check- point et disparues dans le système carcéral israélien. Des vieillards maintenus en détention administrative pour la sixième année consécutive.
La reconnaissance tardive de l’État palestinien par la France, le Royaume-Uni et l’Australie restera lettre morte si elle n’est pas accompagnée de mesures concrètes. Comment croire qu’Israël, qui viole quotidiennement le droit international, respecterait soudainement un cessez-le-feu ? Comment faire confiance à un État qui n’a jamais tenu ses promesses, pas plus hier qu’aujourd’hui ?
Les otages israéliens, eux aussi, attendent une libération que leur gouvernement semble ne pas souhaiter. Preuve en est : les multiples occasions manquées de négocier, les offres rejetées, les tirs sur les porteurs de drapeaux blancs. La vie de leurs citoyens semble être une monnaie d’échange bien trop faible face à la soif de destruction.
En réalité, les peuples ne sont plus dupes. Ils savent que sans pression internationale réelle, sans sanctions économiques cinglantes, sans embargo militaire, ces promesses ne valent pas plus que le papier sur lequel elles sont écrites.
Deux ans après le 7 octobre, une certitude demeure : la résistance palestinienne, comme les oliviers millénaires, puise sa force dans ses racines profondes. Aucune bombe, aucune famine orchestrée, aucun plan américain ne viendront à bout de cet attachement viscéral à la terre.
Le temps est venu que les peuples libres du monde entier imposent leur volonté. Que les dockers bloquent les ports, que les citoyens descendent dans la rue, que les gouvernements rompent tout accord avec l’entité génocidaire.
Gaza vit, Gaza résiste. Mais Gaza se meurt aussi et c’est cela la triste, la tragique, la sinistre réalité d’un génocide toujours en cours. Alors, si Trump rêve de se voir décerner, le 10 octobre prochain, le Nobel de la paix, il faudra qu’il se montre un peu plus convaincant. Il est, hélas, toujours permis d’en douter, car face au génocidaire Netanyahu, et aussi lorsqu’ils se regardent, lui et son beau-fils Jared Kushner dans les yeux, sans témoins trop indiscrets et bavards, c’est les « affaires » et la « Riviera » qui occupent leur champ de vision dans tous les arrière-plans. Jusqu’à preuve du contraire, oui, il est permis d’en douter;
