La saison des agrumes en Tunisie a déjà commencé. Pour l’année 2025, la récolte s’annonce prometteuse, avec une production attendue entre 350 et 400 000 tonnes, selon Slim Zouari, directeur de l’Union régionale de l’agriculture et de la pêche de Nabeul. En effet, selon les premières estimations, la récolte des agrumes sera bonne, notamment dans la région de Nabeul. Cependant, il a souligné que «le principal défi pour les agriculteurs reste la préservation de leur marge bénéficiaire tout en assurant des prix abordables pour les consommateurs».
Les Clémentines et les Mandarines sont parmi les premiers fruits disponibles sur le marché et elles seront suivies des oranges et d’autres variétés dans les semaines à venir. Il est à signaler que la saison des agrumes s’étend chez nous jusqu’en mars pour les variétés comme la Thomson et la Maltaise et jusqu’au mois de mai pour les variétés tardives comme la Valencia. Par ailleurs, la Tunisie a exporté 12000 tonnes d’agrumes au cours de la saison précédente. Cette année, les quantités d’agrumes qui seront disponibles sur le marché pourraient conduire à une baisse des prix, au grand bonheur des consommateurs locaux, d’autant plus que les agrumes sont très appréciés par les Tunisiens, surtout en hiver et ce, pour leurs grands bienfaits sur la santé.
La culture des agrumes constitue un pilier de l’agriculture
Selon le Groupement Interprofessionnel des fruits (GIFruits), il y a 12 000 producteurs d’agrumes en Tunisie, pour la plupart de petits exploitants. C’est une source de revenus pour près de 30 000 familles. Les agrumes représentent 30% de la production fruitière en Tunisie et contribuent à hauteur de 4,4% à la valeur globale de la production agricole. La culture des oranges et des agrumes en général est associée à la région du Cap Bon, mais elle connaît depuis des années une extension géographique, comme Ben Arous, Jendouba, Kairouan, Bizerte, Sidi Bouzid… Les variétés d’agrumes les plus connues produites en Tunisie sont : Clémentine, Thomson, Orange douce (Meski), Mandarine, Maltaise. C’est la variété maltaise qui tient la première place en production et en exportation (8000 hectares) Menzel Bouzelfa en étant la capitale. Les exportations d’oranges maltaises devraient atteindre plus de 12 000 tonnes cette année.
Cependant, l’agrumiculture rencontre certains problèmes, selon des données fournies par le GIFruits. Les problèmes des agrumes en Tunisie sont principalement liés au vieillissement des vergers, où environ 30% des arbres sont âgés et exposés à des défis environnementaux, comme la sécheresse et des difficultés d’irrigation. De plus, le pays fait face à des carences en fertilisants qui nuisent à la production. Récemment, une zone de 2 000 hectares a été déclarée infectée par des maladies, compliquant encore la situation.
Les oranges, un remède naturel contre la grippe
Alors que d’autres fruits se vendent cher actuellement sur le marché (pommes, poires, bananes…), à des prix inaccessibles pour un citoyen moyen, les agrumes peuvent faire partie des achats quotidiens des ménagères. En effet, la production qui concerne les oranges, la mandarine et la clémentine connaîtra cette année un rendement assez important, donnant lieu à une baisse des prix par rapport à l’année précédente. Par exemple, aujourd’hui, les mandarines se vendent à 4500 millimes dans les grandes surfaces et peut-être moins chez les marchands de fruits. Et puis, les consommateurs tunisiens apprécient beaucoup les oranges, car ces fruits sont très prisés en hiver du fait qu’ils contiennent de la vitamine C, un remède naturel contre la grippe. En effet, selon les diététiciens, les agrumes sont les champions de la vitamine C, autrement appelée acide ascorbique. Ils nous protègent contre les infections virales et bactériennes, nous aident à assimiler le fer et ses effets antioxydants. D’autres études démontrent que la consommation d’agrumes est bénéfique pour la prévention des maladies cardiovasculaires. Les oranges sont les fruits les plus consommés en Tunisie pendant la saison hivernale. Ce sont des fruits à grande valeur nutritionnelle, elles sont sources d’énergie, de fibres, de vitamines et de minéraux.
Lors d’une virée dans les grandes surfaces, nous avons marqué un engouement des clients pour ces fruits dont les prix varient selon les espèces. A titre d’exemple, la clémentine se vend entre 4 et 5 dinars. Cependant, il est à signaler que ces produits se vendent un peu moins cher chez les vendeurs de fruits et encore moins chez les marchands ambulants qui viennent s’installer sur les trottoirs et dans les intersections des rues, surtout dans les quartiers populaires. Jeudi dernier, au Souk hebdomadaire d’Ezzahra, les prix de ces clémentines étaient abordables, en attendant que les quantités augmentent et que les prix baissent dans les prochains jours.
Hechmi KHALLADI
