L’augmentation du volume des exportations d’huile d’olive, notamment d’huile conditionnée, figure parmi les principales priorités du gouvernement. À cet effet, la Cheffe du gouvernement, Sarra Zaâfrani Zenzri, a souligné la mise en place de tous les mécanismes nécessaires pour atteindre cet objectif, tout en accordant une attention particulière à la promotion de la consommation locale de l’huile d’olive et à la rationalisation des prix sur le marché national.
Lors d’un Conseil ministériel restreint consacré au suivi des mesures visant à assurer la réussite de la campagne oléicole 2025-2026, la Cheffe du gouvernement a rappelé que la réussite de cette campagne repose sur la coordination efficace de toutes les étapes, de la récolte à l’exportation.
La Tunisie : première exportatrice mondiale d’huile d’olive biologique et deuxième producteur mondial
«La Tunisie occupe désormais la première place mondiale dans les exportations d’huile d’olive biologique et se classe deuxième producteur mondial, juste après l’Espagne», a affirmé Saliha Boubakri, représentante de la Direction de la production agricole au ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche.
Dans une déclaration à la Radio nationale, la responsable a souligné que les exportations d’huile d’olive conditionnée ont connu une progression notable, atteignant 29 000 tonnes en 2024, contre 27 000 tonnes en 2020.
«Les exportations d’huile d’olive tunisienne s’élèvent à environ 200 000 tonnes, générant des recettes avoisinant 2 180 millions de dinars», a-t-elle ajouté.
À l’échelle nationale, Saliha Boubakri a rappelé que le secteur oléicole constitue un pilier essentiel de l’économie tunisienne, employant près de 20% de la main-d’œuvre agricole.
Elle a précisé que la Tunisie assure environ 6,5% de la production mondiale d’huile d’olive et que les exploitations oléicoles couvrent près de 60% de la superficie agricole totale, avec plus de 120 millions d’oliviers répartis sur plus de 2 millions d’hectares.
Dans ce contexte, il convient de rappeler que le ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, lors d’une séance de discussion au sein du Conseil national des régions et des districts, avait déjà souligné que la Tunisie s’attend à une saison exceptionnelle en matière de production d’huile d’olive.
Le ministère de l’Agriculture dévoile les principales mesures d’appui à la filière oléicole
Dans cette optique, le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Ezzeddine Ben Cheikh, a présenté, lors du Conseil ministériel, un exposé détaillé sur les principales préparations relatives à la campagne oléicole 2025-2026.
Parmi les mesures annoncées figure la mobilisation de l’ensemble des gouverneurs, afin d’assurer une coordination optimale du calendrier de la récolte, du transport, de la transformation et de la commercialisation de l’huile d’olive.
S’agissant de la gestion des margines, un programme intégré a été élaboré en vue de valoriser les quantités excédentaires et de réduire l’impact environnemental des rejets issus du processus de transformation.
Dans le même cadre, l’Office national de l’huile (ONH) organisera des sessions de formation spécialisées à l’intention des techniciens des secteurs public et privé, afin d’améliorer la qualité et la compétitivité de l’huile d’olive tunisienne.
De plus, un plan de stockage sera mis en place, portant sur une capacité comprise entre 100 000 et 150 000 tonnes sur une période de trois mois. Ce plan sera accompagné d’une prime spécifique destinée aux intervenants de la filière, ainsi que d’une subvention complémentaire au profit des agriculteurs.
Par ailleurs, des mécanismes de crédit allégés seront déployés pour faciliter les opérations de tous les acteurs du secteur, notamment les petits producteurs, à travers des conditions de crédit avantageuses.
Ainsi, l’ONH entamera dès 2025 un vaste programme de réhabilitation et de modernisation de ses infrastructures de stockage régionales, dans le but d’accroître la capacité nationale de stockage et d’assurer une meilleure conservation de l’huile d’olive.
Campagne oléicole 2025-2026 : le CMR adopte une série de mesures
Au niveau de la production, il a été décidé de prendre toutes les dispositions nécessaires pour assurer la disponibilité de la main-d’œuvre, faciliter son transport et prévoir des logements lorsque cela est nécessaire pendant la période de récolte, au niveau des gouvernorats et des délégations régionales de l’Agriculture.
Par ailleurs, il a été décidé de donner la priorité aux petits agriculteurs dans l’octroi des subventions de l’Agence de Promotion des Investissements Agricoles (APIA), notamment pour l’acquisition de matériel de récolte mécanisée, afin de soutenir les exploitations les plus vulnérables.
Sur le plan du financement, la Banque centrale a été chargée d’intervenir auprès des banques partenaires afin de reprogrammer les crédits des propriétaires d’huileries ayant rencontré d’importantes difficultés financières durant la campagne précédente.
Dans le même esprit, les banques publiques et privées ont été appelées à accompagner les petits agriculteurs en leur fournissant le financement nécessaire tout au long de la campagne, depuis la récolte et le stockage jusqu’à la transformation, la commercialisation et l’exportation.
Le Conseil a également décidé de prolonger les délais de rapatriement des recettes d’exportation, notamment pour l’huile d’olive conditionnée destinée aux marchés lointains, et de favoriser son exportation en fonction des marchés ciblés.
En matière de promotion interne et d’exportation, plusieurs mesures ont été arrêtées pour stimuler la consommation locale, telles que l’encadrement des marges bénéficiaires dans les points de vente, l’intervention de l’ONH pour promouvoir l’huile d’olive conditionnée à des prix accessibles, ainsi que la mobilisation des restaurants classés et hôtels pour faire découvrir le produit au grand public.
Le Conseil a ainsi approuvé la réalisation d’une étude stratégique sur les perspectives de développement du secteur de l’huile d’olive, couvrant la production, le financement, la valorisation et l’exportation, ainsi que l’élaboration d’un plan de restructuration de l’Office national de l’huile afin de renforcer son efficacité et sa gouvernance.
Nouha MAINSI
