Le statut d’auto-entrepreneur est relativement récent en Tunisie. Il s’adresse à divers profils et offre une grande simplicité de mise en œuvre. De la déclaration initiale à la gestion quotidienne des affaires, tout est pensé pour faciliter la vie de l’entrepreneur. Ce régime permet en effet de créer son entreprise rapidement et sans capital initial. Il suffit de remplir un formulaire de déclaration d’activité pour obtenir un numéro d’identification fiscale et sociale. Il présente de nombreux avantages, dont une facilité de création d’entreprise, une gestion simplifiée, un régime social spécifique et une fiscalité avantageuse. C’est dans ce cadre que l’Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, la Chambre Nationale des Femmes Chefs d’Entreprises et la Fondation Konrad Adenauer, en collaboration avec l’Agence Nationale pour l’Emploi et le Travail Indépendant, ont organisé le mardi 28 octobre 2025 une journée d’information sur le système de l’auto-entrepreneur, au siège de l’organisation.
Une série de présentations techniques ont été faites pour expliquer le système de l’auto-entrepreneur en termes de cadre légal et procédural. La première présentation portait sur le concept de ce système, ses objectifs et son rôle dans le soutien des initiatives individuelles, suivie d’une clarification du ministère des Finances sur les avantages fiscaux, les obligations comptables et les activités concernées. La Caisse Nationale de Sécurité Sociale a présenté un aperçu des mécanismes de protection sociale disponibles pour les entrepreneurs individuels, suivi d’une démonstration pratique de la manière de s’inscrire sur la plateforme du Registre national des entreprises pour faciliter l’intégration dans le système. L’Agence nationale de l’emploi et du travail indépendant a également présenté des programmes d’accompagnement et de formation pour garantir la durabilité des projets, avant de laisser place aux interactions avec le public à travers des sessions de discussion, d’échange de questions et de recommandations.
Plus de 5000 titulaires de la carte d’auto-entrepreneur
Jihène Gaza, chargée de la gestion du cabinet du ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle a salué, lors de l’ouverture de la journée d’information, le partenariat efficace entre le ministère de l’Emploi et l’UTICA, précisant que le système de l’auto-entrepreneur consacre les orientations de l’État en s’appuyant sur nos capacités personnelles et en renforçant le rôle social basé sur les principes de liberté, d’initiative, de justice sociale, ainsi que sur les valeurs de dignité et de citoyenneté. Elle a expliqué que le système de l’auto-entrepreneur, mis en place par des compétences tunisiennes, offre de nombreux avantages, des procédures entièrement numérisées et des engagements limités, en précisant que le nombre d’adhérents a atteint 5 000 depuis le 11 novembre 2024.
Cet engouement reflète la confiance grandissante dans le statut d’auto-entrepreneur et son rôle essentiel dans l’encouragement des jeunes à entreprendre et dans le soutien à l’économie nationale. Atteindre ce nombre en si peu de temps, avec un taux d’inscription quotidien en hausse, démontre l’engagement des jeunes envers ce système et leur désir de s’intégrer dans l’économie formelle et le travail indépendant. D’ailleurs, Rached Chelli, membre du bureau exécutif national de l’Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, a souligné le rôle central de l’entrepreneuriat dans la promotion du développement économique et social en Tunisie. «Le système de l’auto-entrepreneur représente une étape stratégique pour encourager la création d’activités économiques formelles et réduire le chômage et l’économie informelle. L’UTICA, grâce à sa longue expérience dans le soutien aux artisans, commerçants et chefs d’entreprises, travaille à renforcer un système complet d’accompagnement des entrepreneurs, incluant la sensibilisation aux opportunités du système, l’amélioration du cadre juridique et fiscal, la fourniture de programmes de conseil et d’orientation, et la promotion de la formation continue pour renforcer les compétences entrepreneuriales», explique-t-il.
Une opportunité pour transformer des idées en projets productifs
Aïda Béji Kallel a prononcé un discours au nom de Leïla Belkhiria Jaber, présidente de la Chambre nationale des femmes chefs d’entreprise, dans lequel elle a affirmé que le système de l’auto-entrepreneur représente une opportunité stratégique pour transformer les idées en projets productifs capables de créer de la richesse et de promouvoir l’innovation, en particulier chez les femmes entrepreneures dans divers secteurs. Elle a souligné que son succès nécessite un système de soutien efficace incluant la simplification des procédures, la fourniture de financements flexibles et l’accompagnement technique et de terrain, contribuant ainsi à surmonter les défis qui entravent encore l’intégration économique des femmes, notamment dans les régions. Elle a également précisé le rôle de la chambre dans le soutien aux femmes entrepreneures pour passer de l’économie parallèle à l’économie formelle et s’ouvrir aux marchés, exprimant sa gratitude au ministère de la Formation et de l’Emploi, à la fondation Konrad Adenauer et aux partenaires de l’initiative pour leur soutien stratégique, tout en appelant à unir les efforts entre les secteurs public et privé, ainsi que la société civile pour construire un modèle tunisien d’entrepreneuriat inclusif garantissant à chaque femme une opportunité d’innovation, de succès et de contribution efficace au développement national.
Michael Bauer, représentant résident de la fondation «Konrad Adenauer» en Tunisie, a exprimé sa fierté pour le partenariat continu avec l’Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, la Chambre Nationale des Femmes Chefs d’Entreprises et le ministère de l’Emploi, soulignant que le soutien à l’entrepreneuriat est une priorité dans les programmes de la fondation. «Le système de l’auto-entrepreneur, dit-il, constitue une étape importante pour intégrer les jeunes et les femmes dans l’économie formelle et lutter contre le chômage. Le défi, aujourd’hui, réside dans la mise en œuvre effective à travers la simplification des procédures, le renforcement de l’accompagnement, la diffusion de la culture entrepreneuriale et la création de partenariats plus larges entre les auto-entrepreneurs et les entreprises économiques», réaffirmant l’engagement de la fondation «Konrad Adenauer» à soutenir les efforts de développement de l’environnement entrepreneurial en Tunisie.
Kamel BOUAOUINA
