Par Mondher Afi
La présentation, par le ministre de l’Intérieur Khaled Nouri, du budget de son département pour l’année 2026 devant les commissions parlementaires de la défense, de la sécurité et du système intérieur, s’inscrit dans une dynamique nationale plus vaste, celle d’un renforcement réfléchi et éthique de la sécurité publique au service de la citoyenneté et du développement.
Avec une enveloppe de 6,240 milliards de dinars, en hausse de 5,2% par rapport à 2025, et un programme d’intégration de 2 900 nouveaux agents, la politique sécuritaire tunisienne prend les contours d’une stratégie cohérente et durable, ancrée dans la stabilité et la confiance.
Mais cette dynamique ne saurait se réduire à une simple expansion budgétaire. Elle traduit une orientation philosophique et politique, celle du Président Kaïs Saïed, qui entend refonder la relation entre l’État, la sécurité et le citoyen sur une base morale, sociale et républicaine. Loin de toute tentation autoritaire, cette vision repose sur la conviction que la sécurité est un bien commun, un pilier du développement et un levier de cohésion nationale.
À rebours des modèles autoritaires où la sécurité se réduit à un instrument de domination, la Tunisie contemporaine s’affirme comme une République civile attachée à la primauté du droit et à la dignité humaine. Le Président Kaïs Saïed conçoit la sécurité non comme une fin coercitive, mais comme un cadre protecteur au service du citoyen et du bien commun. La force publique, dans cette perspective, devient un espace d’équilibre entre autorité et humanité, puissance et équité, vigilance et respect des libertés. La modernisation des structures sécuritaires, l’investissement dans la formation et la mise à niveau technologique répondent à une ambition plus vaste : instaurer une sécurité de confiance, enracinée dans la justice et la proximité sociale. Ce projet présidentiel dépasse la simple gestion de l’ordre public pour inscrire la sécurité dans une dynamique de développement durable et de cohésion nationale. En liant la protection à la responsabilité, la Tunisie fait émerger un modèle d’État juste, fort par la morale et par le droit, où l’autorité ne se légitime pas par la crainte, mais par la fidélité aux valeurs de la République et par l’adhésion consciente de son peuple.
La vision présidentielle : la sécurité comme fondement du développement national
Depuis son arrivée à la tête de l’État, le Président Kaïs Saïed n’a cessé de rappeler que la souveraineté nationale et la sécurité intérieure constituent les deux fondements indissociables de toute politique de réforme et de croissance durable. Dans sa vision, la stabilité d’un pays ne peut être véritablement assurée que si elle s’appuie à la fois sur une souveraineté pleinement assumée et sur une sécurité conçue non comme une contrainte, mais comme un espace de liberté ordonnée et de confiance collective. Cette conception rompt avec les logiques technocratiques ou purement conjoncturelles : elle inscrit la sécurité dans un horizon civilisationnel, où la dignité humaine et la justice sociale deviennent les leviers d’un développement réel et équilibré.
Le Président conçoit cette orientation à travers trois axes complémentaires, qui structurent l’ensemble de la stratégie nationale. Le premier est celui de la consolidation de la stabilité interne, condition sine qua non de toute relance productive et de tout climat de confiance. La sécurité intérieure ne doit pas être perçue comme une dépense, mais comme une garantie de la continuité économique et institutionnelle, sans laquelle aucun projet d’investissement ne peut s’épanouir durablement. C’est dans cette stabilité que se forgent la confiance sociale et la cohésion nationale, que se consolide le sentiment d’appartenance et que se renforce la crédibilité du pays aux yeux de ses partenaires internationaux.
Le deuxième axe réside dans le renforcement des capacités humaines et techniques des institutions sécuritaires. Pour le Président, la force d’un État ne se mesure pas seulement à la rigueur de ses dispositifs, mais à la compétence et à l’intégrité des femmes et des hommes qui le servent. C’est pourquoi il insiste sur la formation, la discipline, la déontologie et la responsabilité éthique comme piliers du service public. L’investissement dans les ressources humaines du ministère de l’Intérieur devient ainsi un acte politique majeur : il s’agit d’armer moralement et intellectuellement les agents de la sécurité, afin qu’ils incarnent une autorité éclairée, garante du droit et du respect du citoyen.
Le troisième axe, enfin, est celui de la moralisation de la vie publique. Le Président Kaïs Saïed en a fait un principe cardinal : la force publique ne peut être séparée de la justice, pas plus que la justice ne peut être dissociée de la conscience nationale. Dans sa pensée, l’ordre véritable est celui qui s’appuie sur la légitimité morale et non sur la simple contrainte administrative. Le redressement de l’État passe donc par une refondation éthique des institutions, par la restauration du sens du devoir et de la loyauté, et par la lutte constante contre toutes les formes de corruption ou de privilège illégitime.
Le budget de 2026 illustre concrètement cette vision stratégique. Les programmes de sécurité nationale (2,460 milliards de dinars), de garde nationale (1,664 milliard) et de protection civile (374 millions) traduisent un effort structurel pour assurer un maillage équilibré du territoire et une réponse rapide aux urgences. Loin d’une logique répressive ou centralisée, ces choix reflètent une politique d’investissement dans la résilience du pays, dans la sécurité de proximité et dans la paix sociale. Chaque dinar investi dans la sécurité, dans cette perspective, devient un dinar investi dans la confiance, dans la stabilité des familles, dans la continuité des activités économiques et dans la crédibilité de l’État tunisien.
Le Président Kaïs Saïed l’a souvent affirmé avec clarté : la sécurité ne saurait être dissociée de la dignité du citoyen. Protéger, c’est avant tout garantir les droits, l’accès équitable à la justice, la sécurité de l’emploi et la sérénité du quotidien. La force publique doit être au service de la société et non au-dessus d’elle. Ainsi comprise, la mission du ministère de l’Intérieur dépasse le cadre strict du maintien de l’ordre : elle devient une mission de construction sociale, un pilier du bien-être collectif et un partenaire essentiel du développement territorial.
Dans cette perspective, la sécurité ne constitue pas une fin en soi, mais le cadre protecteur qui rend possibles l’essor économique, la création, l’innovation et la cohésion nationale. Elle libère les énergies, favorise la confiance et renforce la foi du citoyen dans la capacité de l’État à garantir la justice et la stabilité. Le Président Kaïs Saïed défend ainsi un modèle d’État fort, non pas autoritaire mais juste, un État de droit qui veille sur ses citoyens sans jamais les asservir, et qui place la morale publique au cœur de son action.
La Tunisie, modèle d’État civil et d’équilibre républicain
Cette approche confère à la Tunisie une singularité dans le paysage régional. Elle montre qu’il est possible de concilier la fermeté institutionnelle et le respect des libertés, la rigueur administrative et la sensibilité humaine. Elle affirme que la souveraineté véritable est avant tout une souveraineté éthique, fondée sur la responsabilité, la transparence et le service de la vérité. Dans cette cohérence entre la pensée et l’action, entre la sécurité et la dignité, se déploie la vision du Président Kaïs Saïed : une Tunisie souveraine, équilibrée et fidèle à son héritage républicain, capable d’assurer l’ordre tout en honorant l’humain.
Dans un monde traversé par les tensions géopolitiques, la montée des menaces transnationales et certaines dérives autoritaires, la Tunisie se distingue par son attachement à la civilité de l’État. Ici, l’armée et la police ne sont pas les instruments d’un pouvoir personnel, mais les garantes d’un projet national collectif, encadrées par la loi et orientées vers le bien commun. Cette vision repose sur une compréhension approfondie du lien entre sécurité et développement : l’ordre public soutient la croissance économique, la stabilité sociale attire les investissements, et la confiance institutionnelle renforce le sentiment d’appartenance nationale. Ce cercle vertueux fait de la sécurité un levier de citoyenneté, tandis que la citoyenneté, en retour, devient un facteur de sécurité durable. Au cœur de ce projet présidentiel se trouve une conception éthique de la sécurité humaine, fondée sur la transparence, la responsabilité et la participation citoyenne. La Tunisie, forte de son expérience démocratique et de son héritage civique, propose aujourd’hui un modèle équilibré entre autorité de l’État et primauté du droit. Loin des dérives des régimes issus de coups d’État militaires, où l’ordre se confond avec la répression, le modèle tunisien s’enracine dans la fidélité aux valeurs de la Révolution, la justice sociale et la dignité humaine.
Vers une gouvernance sécuritaire éclairée
La stratégie sécuritaire tunisienne s’inscrit désormais dans une gouvernance de long terme, fondée sur la planification, l’évaluation et l’innovation. Les programmes de formation, de numérisation, d’intelligence préventive et de coordination interinstitutionnelle traduisent un virage technologique et managérial profond. La sécurité ne se mesure plus à la seule capacité de répression, mais à l’aptitude d’anticiper, de dialoguer et de protéger avec discernement. Le ministère de l’Intérieur s’attache à renforcer les compétences de ses cadres, à développer la police scientifique, à moderniser les outils de surveillance des frontières et à consolider la coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée. Cette approche s’accorde pleinement avec la philosophie politique du Président Kaïs Saïed, qui fonde la République sur la conscience du devoir, l’éthique du service et la primauté du droit. Le citoyen y devient partenaire de la sécurité nationale, non plus objet de suspicion, mais acteur d’une sécurité partagée. Le budget 2026 marque une étape stratégique dans la refondation du modèle sécuritaire tunisien. Plutôt que d’alourdir les dépenses coercitives, il investit dans la culture de la paix civile, la dignité humaine et la cohésion sociale. La sécurité y est conçue comme un levier de développement durable, intégrant la protection des droits, la gestion éthique des crises et la consolidation du tissu local. Sous la vision du Président, elle devient un instrument de souveraineté éclairée, articulant stabilité et justice, autorité et responsabilité. Ce choix préfigure une Tunisie où la sécurité républicaine s’affirme non par la force, mais par la confiance, l’équité et l’intelligence collective au service de l’intérêt national.
