Par Wahid SMAOUI
Et pourquoi rougirait-elle de honte celle qui était censée être la panacée ? L’assistance vidéo à l’arbitrage était présumée être le remède miracle à même de créer l’assentiment tant quêté depuis que le ballon rond, il y a plus d’un siècle et demi, a fasciné et ensorcelé la planète foot. Une séquence de jeu brumeuse ? Une action nébuleuse ?
Pas de souci, la VAR est là pour mettre le holà et donner le la à la transparence, sans flafla, confortée en sus par la moviola. Si bien que le métier le plus commode qui soit au monde, désormais, est celui d’arbitre. D’ailleurs, naguère qualifié d’ «homme en noir», il a troqué son uniforme enfumé et charbonneux contre un autre, diapré et radieux. La vie est belle pour un directeur de jeu qui ne se casse plus la nénette, la boite magique qu’est cette VAR, le secourant sans crier gare, en cas de déboire pour le soustraire aux papillons noirs.
La réalité du terrain, au départ idyllique, s’avèrera au fur et à mesure, satanique, tant que derrière la machine, il y a une manipulation sibylline et que derrière l’écran qui défile les images, il y a le tripotage d’un mage. La remarque se vérifie en fait dans tous les stades du monde mais comme toujours, c’est dans nos contrées que le mal est le plus ancré. Sans VAR, on est hagard, avec VAR, on broie du noir. Et à chaque ronde, bonjour l’assommant tintamarre dans un concert de bagarres pour lequel bon gré, mal gré, on largue les amarres.
C’est qu’à l’intérieur de la régie VAR, tout est fait et défait sans aucun égard. On choisit, de propos délibéré, les angles de vues selon ses desiderata ou ceux des potentiels commanditaires pour honorer la fangeuse équation «favoriser/léser». Ou tout aussi déloyalement, on s’abstient, à dessein, de battre le rappel de l’arbitre pour qu’il ne dissèque rien. Et pour coller à notre fielleuse réalité, à notre baveuse actualité, force est de se demander pourquoi on n’a pas enjoint à l’arbitre de consulter la VAR sur le penalty réclamé par le CA.
Du moment qu’il y avait main, l’interpellation s’imposait. Quitte à prouver qu’il n’y avait pas coup de réparation. Mais ne pas le faire cultive la suspicion. Un taulier étranger à la barre de notre arbitrage qui, comble de l’indignation, fait appel à un préposé étranger à la VAR. Avec à la clé, des dégâts à l’envi blafards. Quel outrageant état des lieux ! Ediles fédéraux, arbitres anti-héros, vous n’avez pas honte ?
