À l’occasion du deuxième jour national de la santé visuelle et de la santé bucco-dentaire en milieu scolaire, la direction régionale de la santé de Béja a organisé une journée ouverte à l’école primaire Zaldou, relevant de la délégation de Testour. Une initiative qui, au-delà de son aspect événementiel, illustre l’importance de la prévention et du dépistage précoce dans les milieux où l’accès aux soins reste limité.
Cette journée a permis à des élèves de première année issus de quatre écoles rurales de bénéficier de consultations gratuites en ophtalmologie et en dentisterie. L’activité a été menée en collaboration avec la délégation régionale de l’éducation de Béja et la participation de cadres médicaux et paramédicaux venus du centre hospitalier régional de Béja, de l’hôpital local de Testour et de celui de Téboursouk. Ces équipes ont effectué des dépistages précoces de troubles visuels et dentaires souvent passés sous silence faute de moyens ou de suivi médical.
La prévention, un levier essentiel pour la réussite scolaire
Les problèmes de vision et de santé bucco-dentaire ne sont pas anodins : ils influencent directement la concentration, la confiance en soi et la réussite éducative. Un enfant qui voit mal a du mal à suivre les cours, à lire le tableau ou à participer pleinement aux activités scolaires. De même, une carie ou une douleur dentaire non traitée peut provoquer des absences répétées et affecter l’alimentation, la parole ou même l’estime de soi. En Tunisie, les études du ministère de la Santé estiment qu’environ un élève sur cinq souffre d’un trouble visuel nécessitant une correction, et qu’un sur quatre présente des affections dentaires non soignées.
L’éducation à la santé dès le plus jeune âge
Outre les consultations, les équipes médicales ont animé des ateliers éducatifs destinés à sensibiliser les enfants à l’importance de l’hygiène bucco-dentaire et des bonnes pratiques pour préserver leur vue. Sous forme de jeux et de démonstrations, les élèves ont appris les gestes essentiels : se brosser les dents après chaque repas, éviter la consommation excessive de sucre, protéger leurs yeux contre la lumière excessive et adopter de bonnes postures lors de la lecture. Ces ateliers, pensés de manière ludique, visent à ancrer durablement une culture de prévention et à encourager les familles à prolonger ces réflexes à la maison.
Une complémentarité entre santé et éducation
L’initiative de Béja illustre parfaitement la complémentarité entre les secteurs de la santé et de l’éducation. Former l’enfant à la santé, c’est aussi former le citoyen de demain. La coordination entre les écoles et les structures médicales permet d’assurer un suivi plus régulier, d’identifier rapidement les cas nécessitant une prise en charge et de réduire les inégalités d’accès aux soins. Ce modèle de collaboration mérite d’être élargi à d’autres gouvernorats, notamment dans les régions où les disparités géographiques et sociales se traduisent par une fragilité sanitaire accrue.
Un modèle à pérenniser
La santé scolaire, souvent perçue comme un domaine secondaire, est pourtant une composante essentielle de la santé publique. Les actions menées dans les établissements ruraux ne doivent pas rester ponctuelles, mais s’inscrire dans un programme continu de dépistage et de suivi. Renforcer la prévention, c’est réduire les coûts futurs liés aux complications médicales, mais c’est aussi offrir aux enfants un cadre d’apprentissage plus équitable. La journée de Zaldou, portée par l’engagement des professionnels de la santé et de l’éducation, démontre qu’investir dans la santé des écoliers, c’est investir dans l’avenir.
Leila SELMI
