Maladie chronique, le diabète touche beaucoup plus les hommes âgés que les femmes. Obésité, surpoids, sédentarité sont les principales causes du diabète de type 2, qui représente 80% des cas concernant particulièrement les adultes, alors que le diabète de type 1 touche surtout les enfants. C’est dans ce cadre que la Tunisie célèbre la Journée mondiale du diabète le 14 novembre, date d’anniversaire de Frederick Banting, qui avait découvert l’insuline avec Charles Best en 1922. Le thème de cette année est «S’informer et s’engager pour le diabète au travail».
Le diabète est une maladie très fréquente, caractérisée par une augmentation du taux de sucre ou de glucose dans le sang (glycémie) supérieure ou égale à 1,26 g/l à jeun. Il y a plusieurs formes ou types de diabète, suivant la ou les causes qui entraînent ce déséquilibre de la glycémie, mais les plus fréquents sont le type I et le type II. En Tunisie, la situation est particulièrement préoccupante et les dernières estimations montrent que 15,5% des Tunisiens âgés de 15 ans et plus sont atteints de cette maladie, et la moitié d’entre eux ignorent leur diabète. Une problématique de santé publique qui épuise les caisses de l’assurance maladie dont près de la moitié des ressources est consacrée aux affections de longue durée (ALD) dont le diabète, l’hypertension artérielle… Notre pays n’est pas épargné par le diabète. Bien plus, nous sommes tous concerné par cette maladie, car notre mode de vie a totalement changé. Nous mangeons très mal, nous mangeons n’importe quoi, notre alimentation et celle de nos enfants ne sont pas saines et équilibrées. La grande majorité des Tunisiens mange dehors, les repas pris en famille se font de plus en plus rares. Les jeunes raffolent d’hamburgers, chawarma, sandwichs, soda, glaces, pizza, panini, qui sont préparés et servis dans des fast-foods et des enseignes spécialisées dans une restauration où tout va très vite, où on avale rapidement ce qui est servi. Nous avons boudé nos bonnes et vieilles recettes à base d’huile d’olive, de légumes et fruits… Les résultats, nous les constatons aujourd’hui : obésité, surpoids, diabète… La journée mondiale sera axée sur le diabète sur le lieu de travail. 7 personnes sur 10 atteintes de diabète sont en âge de travailler. Cela signifie que des millions de personnes sont confrontées à la réalité quotidienne de la gestion de leur maladie sur le lieu de travail, ce qui peut conduire à la stigmatisation, à la discrimination et à la peur. C’est pourquoi cette journée met en lumière les défis auxquels sont confrontées les personnes atteintes de diabète et les personnes à risque et propose des mesures clés pour améliorer le soutien sur le lieu de travail.
Le diabète ne se voit pas, il se dépiste
La bonne nouvelle, c’est que le diabète peut être prévenu et contrôlé. Une alimentation équilibrée, une activité physique régulière et un suivi médical adapté permettent de stabiliser la glycémie et d’éviter les complications graves, comme les maladies cardiovasculaires, la cécité ou les atteintes rénales. Les spécialistes insistent : la sensibilisation est essentielle. Dépister tôt, informer le public et encourager un mode de vie sain restent les meilleures armes contre cette maladie chronique qui, bien que discrète, n’en demeure pas moins redoutable. La lutte contre ce mal insidieux aux conséquences dramatiques, est l’affaire de toutes et de tous. En effet, il s’agit aujourd’hui d’unifier nos moyens si nous voulons relever le défi et vaincre le diabète. Pour ce faire, tous les acteurs (familles, professionnels de santé, ONG, différents départements ministériels, presse écrite, audiovisuelle, sites…) doivent conjuguer leurs efforts pour lutter contre le diabète. Des études ont montré que des mesures sont nécessaires pour prévenir ou différer de nombreuses complications du diabète. La prise en charge efficace doit inclure la promotion d’un mode de vie sain, une activité physique régulière, le maintien d’un poids approprié et l’absence de tabagisme. Il est donc important d’aider les personnes atteintes de diabète et de leur permettre d’acquérir les connaissances et les compétences nécessaires pour prendre en charge au quotidien leur maladie afin d’avoir une meilleure qualité de vie. Le traitement du diabète de type 2 est complexe et repose sur un bon équilibre alimentaire, une activité physique régulière et un traitement médicamenteux. Un régime alimentaire équilibré et riche en fruits, légumes, grains entiers et protéines maigres est recommandé. L’activité physique régulière peut aider à réduire le taux de sucre dans le sang et à améliorer la sensibilité à l’insuline. Enfin, des médicaments tels que les sulfonylurées, les inhibiteurs des alpha-glucosidases ou les agonistes des récepteurs GLP-1 peuvent être prescrits pour contrôler le taux de sucre dans le sang. Le ministère de la Santé a renforcé la campagne de sensibilisation, à travers la mobilisation du staff médical au profit des citoyens, pour leur permettre de bénéficier de différents soins médicaux comme les tests oculaires et cardiovasculaires, et les analyses médicales. Des chapiteaux seront, également, installés ce vendredi 14 novembre au niveau des places publiques pour sensibiliser les citoyens à la nécessité de procéder au diagnostic précoce du diabète et de l’hypertension, tout en prodiguant des conseils sur l’importance d’un régime alimentaire sain, de l’activité physique et de l’éducation thérapeutique, conclut la même source. Plusieurs manifestations auront lieu ce week-end pour aider à lutter contre le diabète. Le diabète ne se voit pas, il se dépiste. Tout le monde est concerné.
Kamel BOUAOUINA
