Il n’y a pas de planète «B» et le sort de l’humanité est lié. Irréductiblement. Alors, si notre planète «brûle» et que nous l’ignorons, ce seront nos «enfants» qui en paieront le prix. On l’aura compris : la Tunisie est également concernée, qui s’attelle à renverser la «donne» quand bien même cela ne relèverait pas de l’évidence. Sauf qu’il faut s’y mettre et ne plus regarder en «spectateur» l’érosion de tout ce qui constitue le «poumon» vital de la terre, mis en péril et les causes sont autant naturelles que relevant de la responsabilité de l’humain, et qu’il faut savoir endiguer.
C’est en ce sens qu’une entreprise «citoyenne» a décidé en 1986, de faire bouger les «lignes» pour changer les choses. Il fallait oser franchir le pas et trouver la «formule». Le sport, allié bientôt au souci écologique. C’est ce qu’ont entrepris les assurances Comar, avec leurs différents partenaires, depuis bon nombre d’années d’ores et déjà, en instituant ce qui est depuis, devenu une tradition dans le paysage : le Marathon «Comar». Pour rappeler, si besoin est, que l’action est encore possible, si tant est que la volonté la précède, et qu’elle puisse être belle, utile et, osons le mot, salvatrice.
La 38e édition du Marathon COMAR a choisi de ne pas se contenter de faire transpirer les corps, mais d’élever les consciences. Au menu de cette présente édition ? Un défi pour chacun : le marathon «roi» de 42,195 km pour les plus téméraires, le semi-marathon de 21,1 km, la «Course pour tous» de 5 km pour les amateurs, et même un «Kids Marathon» pour nos enfants, histoire de leur apprendre tôt que l’effort paie. Tout cela certifié par le label «World Athletics» et l’AIMS, preuve s’il en fallait que le professionnalisme n’est pas un vain mot ici.
Mais au-delà du chrono, c’est le slogan «Courons pour une Tunisie plus verte» qui doit nous interpeller. Le slogan pourrait paraître convenu, presque banal, si derrière les mots ne se cachait pas une réalité tangible, chiffrée et ô combien nécessaire. Car il ne s’agit plus ici de simples médailles. Le principe est d’une efficacité redoutable : un dinar collecté, un arbre planté. Avec l’association Tounes clean up et pour ceux qui auraient la mémoire courte, les chiffres sont têtus : 20 600 arbres plantés en 2021, 33 800 en 2022, 39 000 en 2023, et un record de 61 252 arbres pour la seule année 2024. Au total, ce sont plus de 150 000 plants qui ont pris racine grâce à vos foulées. Petite «piqûre de rappel» à tous les climato-sceptiques qui pensent que l’écologie est un luxe de nantis. Que nenni. Reboiser une terre menacée, c’est un acte de résistance.
Il y a quelque chose de foncièrement «citoyen» dans cette démarche qui force le respect. Là où l’État peine parfois à colmater les brèches tant la charge est titanesque, voilà que le privé et la société civile ont pris le relais, dans le sillage des «Marathon Comar».
Alors oui, on peut continuer à recenser nos manques, à regarder ailleurs quand la planète brûle. Mais on peut aussi, le 30 novembre à 8h00 tapantes, chausser ses baskets et se dire qu’à chaque foulée, c’est un peu de vie que l’on sème. L’objectif affiché est la neutralité carbone à moyen terme. C’est du concret. C’est du solide. C’est ce dont la Tunisie a besoin : moins de palabres et plus de racines.
Il serait peut-être temps de courir pour la bonne cause. Avec le Marathon Comar, c’est la meilleure façon de marcher…
Samia HARRAR
