La ville de Tozeur a accueilli, lundi dernier, un colloque dédié à l’autonomisation économique des femmes, organisé par la section régionale de l’Union Nationale de la Femme Tunisienne (UNFT) en collaboration avec l’Office National de la Femme et de la Population (ONFP). Cet événement, qui s’inscrit dans une dynamique nationale plus large en faveur du soutien aux femmes, en particulier celles victimes de violences, se veut une étape importante dans la consolidation d’une culture d’indépendance financière et de protection sociale.
Selon Halima Chihaoui, présidente de la section régionale de l’UNFT, ce rendez-vous avait pour objectif central de faire connaître les programmes d’autonomisation économique auxquels peuvent accéder les femmes en situation de vulnérabilité. Il s’agissait également de présenter les formations professionnelles proposées par l’organisation, afin d’encourager la reconstruction de parcours personnels et professionnels stables. À travers ces initiatives, l’UNFT et l’ONFP entendent offrir de véritables perspectives de renouveau pour des femmes qui, souvent, se retrouvent isolées, sans ressources et privées d’accès au marché du travail.
Au-delà de l’information et de la présentation de programmes existants, le colloque a permis d’insister sur un point essentiel : l’autonomisation économique n’est pas seulement un moyen de subsistance, elle représente un facteur clé de sécurité, de dignité et de liberté. En donnant aux femmes les outils nécessaires pour générer leurs propres revenus, on leur offre la possibilité de sortir du cercle de dépendance qui les expose davantage aux violences domestiques, économiques ou psychologiques. Cette indépendance financière devient alors un levier de résilience, permettant d’entreprendre un processus de guérison et de reconquête de soi.
Soutenir les femmes victimes de violences
L’un des moments forts du colloque a été la séance de sensibilisation consacrée à la prévention et à la lutte contre les différentes formes de violence. Animée par des spécialistes en psychologie, cette intervention avait pour vocation d’éclairer les participantes sur les mécanismes de la violence, les signaux à reconnaître, mais aussi les ressources existantes pour y faire face. Ce volet n’est pas anodin : les violences faites aux femmes continuent de constituer un obstacle majeur à leur participation économique, à leur insertion professionnelle et à leur stabilité familiale.
En agissant simultanément sur l’accompagnement psychologique et sur le soutien économique, le colloque a mis en lumière l’importance d’une approche globale qui considère la femme dans toutes ses dimensions : émotionnelle, sociale, professionnelle et familiale. Il s’agit de rappeler que l’autonomisation économique ne peut être réellement effective sans une prise en charge intégrée, capable d’offrir à ces femmes un espace sûr, des compétences valorisantes et un filet de protection durable. Cette rencontre a ainsi renforcé l’idée que la lutte contre la violence et la promotion de l’autonomie financière ne sont pas deux démarches séparées, mais les deux volets d’une même politique d’émancipation. En créant des passerelles entre les solutions économiques, les formations, les ateliers psychologiques et le soutien institutionnel, les organisateurs ont ouvert un champ d’action concret et cohérent en faveur des femmes de la région.
Un impact durable pour les femmes et pour toute la communauté
L’importance de ce colloque dépasse largement le cadre de Tozeur. Chaque initiative de sensibilisation, chaque programme de formation, chaque opportunité économique offerte à une femme en difficulté constitue une avancée pour toute la société. L’autonomisation des femmes est aujourd’hui reconnue comme un pilier du développement durable, un moteur de croissance et un indicateur de progrès social. En renforçant l’indépendance des femmes, on favorise leur participation dans l’économie locale, on stimule l’entrepreneuriat féminin, et l’on contribue à la diffusion d’une culture d’égalité et de justice sociale. L’événement organisé à Tozeur rappelle également l’importance de renforcer les réseaux de solidarité et de partenariat entre les institutions publiques, les associations et les acteurs locaux. Cet écosystème, lorsqu’il fonctionne de manière cohérente, permet d’identifier les besoins réels, de mobiliser les ressources disponibles et d’assurer un accompagnement continu des femmes qui souhaitent reconstruire leur vie.
En offrant un espace d’échange, de réflexion et d’information, ce colloque a permis de mettre en lumière les défis persistants mais aussi les nombreuses opportunités qui existent pour encourager la participation économique des femmes. L’enjeu n’est pas uniquement d’offrir des formations ou des aides ponctuelles, mais de construire des trajectoires professionnelles solides, capables de transformer durablement la vie de celles qui en bénéficient.
Ainsi, cette rencontre à Tozeur s’inscrit pleinement dans les efforts nationaux visant à promouvoir une société plus équitable, plus résiliente et plus inclusive. L’autonomisation économique des femmes n’est pas seulement une priorité sociale, elle est un investissement dans l’avenir, dans le progrès et dans la dignité humaine. Et chaque initiative comme celle-ci constitue une pierre indispensable à cette construction collective.
Leila SELMI
